Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 312.

17 Aug 1878 Nîmes GALERAN Abbé Henri

Le salut viendra-t-il des steppes?

Informations générales
  • PM_XV_312
  • 6405 a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 312.
  • Cité par H.-D. GALERAN dans *Croquis du P. d'Alzon*, p.18-19 (4) et une deuxième fois p.197-198.
Informations détaillées
  • ** Aucun descripteur **
  • A MONSIEUR L'ABBE HENRI GALERAN
  • GALERAN Abbé Henri
  • [Nîmes, le] 17 août 1878 (1)
  • 17 Aug 1878
  • Nîmes
La lettre

« J’étudie beaucoup la Russie. Quelque chose d’irrésistible me pousse à suivre les mouvements de ce colosse, que Dieu semble ébranler pour le conduire là où il ne semble pas aller. Quand la Providence voulut renouveler le sang gâté de l’Europe, elle fit marcher les innombrables bataillons des barbares dont l’Eglise s’empara pour les baptiser et les rendre siens.

Quelque chose me dit que la Russie a une mission envers l’Eglise catholique et le Saint-Siège. Les races latines sont infidèles; leurs gouvernements sont devenus persécuteurs. Verrons-nous le salut venir des steppes(2) et des glaces du grand empire? Quand et comment? Je l’ignore. L’oeil chrétien et observateur ne peut se détourner de ce côté où s’annonce un phénomène qui n’a pas encore pris une forme distincte et bien accentuée, mais qui revêt, chaque jour, des proportions étonnantes. Il y a là une fermentation puissante, ou pour un grand mal, ou pour un immense bien. J’incline à espérer le bien (3). »

Notes et post-scriptum
1. D'après la correspondance du P. d'Alzon, le 17 août il était à Nîmes. Le lendemain il sera à Alais.
Le croquis de l'abbé Galeran débute comme suit:
"Il écrivait à un ami alors en Angleterre [= Henri-Dieudonné Galeran lui-même]: "Je tremble, je l'avoue, à la vue des progrès de l'incrédulité, que Notre-Seigneur ne transporte en Angleterre le flambeau de la France."
Cette phrase se trouve littéralement dans l'une des six lettres du P. d'Alzon à H. Galeran, dont les originaux sont conservés (*Lettre* 3698 du 6 septembre 1869).
Et l'auteur continue:
"Plus tard, le 17 août 1878, il écrivait à cet ami, son ancien élève:". Suit alors notre lettre.
2. Comme les barbares conduits par Attila ou Genséric ont balayé une société pour en préparer une nouvelle (Allocution de clôture du chapitre de 1868 - *Ecrits spirituels*, p.142).
3. Le croquis s'achève ainsi:
"A l'époque où le P. d'Alzon écrivait cette lettre, il venait de former une collection d'ouvrages sérieux sur la Russie. Ces ouvrages sont précieusement conservés dans la bibliothèque de l'Assomption, à Nîmes. On constate aisément en les voyant, qu'ils ont été lus et relus."
Ils servirent notamment pour divers articles que le P. d'Alzon donna au *Pèlerin* ou à la revue *La Croix* (v. par ex. *Lettres* 6317 et 6909). Il rendait même parfois compte de ses lectures à la Congrégation de la Propagande (*Lettre* 6368 et n.).