- PM_XIV_479
- 0+602|DCII
- Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 479.
- Orig.ms. ACR, AD 621; V. *Lettres* III, pp. 405-407 et D'A., T.D. 20, p. 62.
- 1 ADMINISTRATION PUBLIQUE
1 BATIMENTS DES COLLEGES
1 COLERE
1 COLLEGE DE NIMES
1 CREANCES HYPOTHECAIRES
1 EMBARRAS FINANCIERS
1 ESPRIT DE L'EDUCATION
1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
1 EXAMENS SCOLAIRES
1 HAINE
1 HEURES CANONIALES
1 INJUSTICES
1 INSTRUCTION RELIGIEUSE
1 JESUS
1 MAITRES CHRETIENS
1 MAITRES TERTIAIRES
1 NOVICIAT DU TIERS-ORDRE
1 OFFICE DE JESUS
1 PAUVRE
1 POSTULAT
1 PRIERE DE DEMANDE
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 VENTES DE TERRAINS
1 VOEU DE TURIN
1 VOEUX DE RELIGION
1 VOEUX DU TIERS-ORDRE
2 BAILLY, EMMANUEL SENIOR
2 BOURDET, JEAN-CLAUDE
2 BOURDET, MARIE-FRANCOISE
2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
2 CARDENNE, VICTOR
2 CART, JEAN-FRANCOIS
2 EVERLANGE, JEAN-LEOPOLD-DIEUDONNE
2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON
2 FERRY, FRANCOIS-LEON
2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
2 GERMER-DURAND, EUGENE
2 MONNIER, JULES
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
2 VALAT, ANSELME
2 VIEFVILLE
3 MENDE
3 NIMES - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 15 janvier 1849.
- 15 jan 1849
- Nîmes
- Institution de l'Assomption
- *Madame*
*Madame la Supérieure de l'Assomption*
*n° 76 rue de Chaillot*
*Paris.*
Ma chère fille,
J’ai quelques minutes à moi, j’en profite pour vous dire que j’ai reçu: 1° les plans, -il y manque juste le plus important; 2° votre lettre sur nos affaires. Je n’ai rien reçu de M. d’Everlange, en dehors de ce que je vous ai dit: 300 francs portés en compte comme vous l’avez fait. Depuis lors je n’en ai pas touché un sou. 3° Quant à Soeur M.Françoise, elle peut être tranquille; la procuration est faite en faveur de M. Valat, l’avocat le plus honnête de Nîmes, et que j’ai été obligé de calmer dans sa haine vigoureuse contre l’injustice du père de Soeur Marie-Françoise. Vous pouvez être sûre que tous les droits de cette pauvre fille seront respectés. Quant aux sommes à toucher, il n’y aura probablement pas grand’chose, mais enfin vaut mieux peu que rien. Le père de ces pauvres enfants s’est assez mal conduit; mais M. Valat a, je crois, juré de lui faire rendre gorge, car nous n’attendions plus rien de ce côté.
C’est le nonce qui m’avait fait faire l’offre en question(1). Cela m’a produit déjà un effet merveilleux, d’autant plus que j’en garde le secret, sauf avec l’évêque. Quant à la bonne Soeur Marie-Vincent, je la plains de venir ici; elle ne s’en dépêtrera pas. Il faudrait plus d’énergie qu’elle n’en a pour tenir contre tant de véhémence. Je n’ai soufflé mot à personne de son voyage, et, plus j’y pense, plus il me paraît qu’il sera nuisible à tout le monde. Il vaudrait bien mieux, ce me semble, lui faire faire ses voeux; plus tard, on verrait. Tant que sa soeur verra une lueur d’espoir de l’avoir avant un engagement définitif, ce sera un dragon. Après, ce sera peut-être autre chose, et je pourrai peut-être faire ce que je n’oserai certainement essayer avant. Vous savez si je partage toutes vos joies et si je suis heureux d’apprendre ce que vous me dites de la postulante qu’on vous offre. Dieu vous en donne beaucoup!
Le 17 janvier.
Je reçois à l’instant votre lettre si parfaite au sujet de l’affaire Bailly. Vous êtes une bien admirable créature. Je ne sais pas vous dire autre chose, mais je le sens bien. Du reste, autour de moi on le sent si bien aussi que, dimanche dernier, M. Durand ayant eu une petite soirée de professeurs, comme on la terminait selon l’usage par la prière, ces Messieurs, d’eux-mêmes, ayant remarqué que c’était la fête du Saint Nom de Jésus, dirigèrent leur intention vers vous, et ce fut pour vous qu’ils offrirent leur Pater et leur Ave. Je ne puis vous dire quel bonheur j’éprouve à les voir ainsi chercher à me faire plaisir, en priant pour vous, puisque enfin ils ne vous connaissent pas. Du reste, l’ensemble va bien jusqu’à présent.
Le Tiers-Ordre se recrute. Le jour de la Saint-Jean, MM. Durand, Monnier, d’Everlange et Ferry ont fait profession. Je vous enverrai la formule, qui est assez bien. J’ai nommé M. Durand prieur, M. Monnier maître des novices, M. Ferry secrétaire et M. d’Everlange zélateur, et je les ai constitués en conseil. Nous avons, en outre, 14 ou 15 novices et postulants. Nous en recevrons quelques-uns le 28 janvier. L’office des Grandeurs de Jésus se dit très régulièrement: à 10 h. 1/4 les Petites-Heures, le reste à 5 h. 1/4. Ces heures sont prises ainsi pour la commodité générale et afin qu’il y en ait, le plus possible, toujours quelques-uns à la chapelle.
Je viens de passer une dizaine de jours aux examens. Somme toute, on travaille passablement. La première division (44 élèves) va très bien pour les études et le bon esprit; la deuxième (28 élèves) va moins bien, mais j’ai la conviction que c’est la faute des maîtres, qui n’ont pas autant de moyens que l’ensemble de leurs élèves. J’ai été effrayé de l’esprit de ces morveux. Du reste, ils ne veulent qu’être dirigés. J’ai été très content de l’intérêt que tous portent à l’instruction religieuse. La troisième division (43 élèves) baisse un peu, mais nous allons la relever, j’espère, par des moyens qui nous ont toujours réussi, l’esprit de charité envers les pauvres. La quatrième division est composée d’enfants trop jeunes pour qu’on puisse en dire grand’chose. Mais je viens d’organiser, pour les trois premières [divisions], une Conférence préparatoire de Saint-Vincent de Paul, à l’aide de laquelle j’espère leur faire quelque bien. La troisième sera chargée du pain, la deuxième des vêtements et du chauffage, la première des livres à distribuer et des remèdes. Je suis le directeur général, M. Durand, président; trois vice- présidents, MM. Monnier, Cardenne et Hippolyte, pour trois sections formées par chacune des trois divisions. Du reste, pour peu que cela vous intéresse, je vous enverrai le règlement, quand il sera terminé.
Je crois bien que si M. de Franchessin veut être assez bon pour s’occuper de l’affaire Bailly, il y a fort à parier que ce brave homme rendra gorge; car, en dernière analyse, il y a un an il eût pu se libérer, s’il l’eût voulu; et, de plus, je sais qu’il était allé trouver M. Viefville pour lui demander l’autorisation de vendre en secret une partie des terrains, sur lesquels j’ai hypothèque, vu que, avec l’augmentation de valeur de ces terrains, il m’en resterait toujours assez pour me libérer. M. Viefville s’y opposa, et je lui déclarai que je m’y opposais également. Il faudrait peut-être vérifier si, depuis, il n’y a pas eu vente; mais, dans tous les cas, je conclus à une grande indélicatesse de la part de M. Bailly. Que si les terrains avaient si fort augmenté de valeur, il y a un an, après que j’eus donné ma signature, alors même qu’ils auraient baissé depuis la République, il doit en rester assez pour rendre la majeure partie de ce dont j’ai répondu pour lui. Je lui ai écrit une lettre fort sèche, où je le menace de poursuites judiciaires. Enfin, je suis sûr qu’avec l’intérêt que vous voulez bien y mettre, il faudra qu’il n’y ait aucun moyen de se débarrasser de cette épine pour que vous ne m’en débarrassiez pas.
Adieu, ma chère fille. Je veux faire partir cette lettre aujourd’hui; je m’arrête. Tout vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZ[ON].