- DR13_382
- 7022
- DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 382
- Orig.ms. ACR, AM 24; D'A., T.D. 36, n. 24, pp. 35-36.
- 1 ADVERSAIRES
1 CRITIQUES
1 FRANCHISE
1 GOUVERNEMENT DES RELIGIEUX
1 IMPRESSION
1 MALADES
1 OBLATES
1 PAIX
1 PATERNITE SPIRITUELLE
1 RESSOURCES FINANCIERES
1 SOUFFRANCE
1 SPOLIATEURS
1 SUPERIEURE GENERALE
1 SUPERIEURS MAJEURS
1 VIEILLESSE
2 ALZON, EMMANUEL D'
2 BESSON, LOUIS
2 BONNECHOSE, HENRI-M.-GASTON DE
2 CAPERAN, LOUIS
2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
2 CZACKI, VLADIMIR
2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
2 LAVIGERIE, CHARLES
2 LEON XIII
2 MARCHASSON, YVES
2 VAILHE, SIMEON
2 VERNAZZA, MARIE-HENRIETTE
3 ALGER
3 ANDRINOPLE
3 MARSEILLE
3 NIMES - A SOEUR JEANNE DE CHANTAL DUGAS
- DUGAS Jeanne de Chantal oa
- Nîmes, 26 août 1880.
- 26 aug 1880
- Nîmes
Ma bien chère fille,
Vous avez parfaitement bien fait de m’écrire franchement votre peine. Je crois sincèrement qu’elle n’est pas fondée. Votre Mère générale est souffrante depuis deux ou trois mois, plus que de coutume, et c’est pour cela qu’elle ne vous écrit pas.
Vous devez savoir que le départ des Soeurs a été si précipité que je n’ai pu leur faire mes adieux. Toutes n’ont pas été satisfaites de cette précipitation; de là, les impressions pénibles chez plusieurs. J’ajoute que toutes ne sont pas parfaitement franches, et, sous ce rapport, tenez-vous sur vos gardes par rapport à Soeur M.-Henriette. Les vieilles étaient loin d’être satisfaites. Il faut le leur pardonner. Ainsi elles ont dit qu’elles n’avaient pas d’argent; c’est faux. Du reste, votre Mère avait remis 60 francs à la personne chargée de les accompagner. Cet argent a été refusé et rapporté de Marseille à Nîmes.
Je n’ai vu qu’un avantage dans ce prompt départ, c’est que la maison-mère n’ait plus une opposition à l’autorité dans quelques personnes qui gênaient par leurs blâmes et leurs critiques. Ne vous étonnez pas si elles les portent à Andrinople. Je vous conjure, toutes les fois que vous aurez quelque sujet de plainte, de vous ouvrir à moi, qui vous répondrai toujours en père parfaitement fixé sur vous et comptant, de votre part, sur une confiance que je vous rends du fond du coeur. J’ajoute que l’orage contre les religieux semble calmé pour le moment. Je viens de faire partir une pièce très importante et qui, signée par tous les supérieurs et supérieures, en dehors des Jésuites, semble devoir rétablir la paix(1).
Adieu, ma chère fille. Bien affectueusement vôtre en N.-S.
E. D’ALZON.
Soeur Jeanne.
E.D'ALZONMgr Besson dans sa biographie du cardinal de Bonnechose, et déjà dans sa lettre à son clergé à la mort du P. d'Alzon, a représenté ce dernier signant à genoux la déclaration mise sous ses yeux, dès qu'il y eut reconnu la volonté du pape. Le P. Vailhé a fait bonne justice de cette dramatisation littéraire. Le P. d'Alzon, comme tous les supérieurs religieux, a d'abord, comme on leur en faisait une obligation, consulté ses assistants. La plupart d'entre eux n'étant pas à Nîmes, il dut le faire par écrit. Quand il eut leur réponse, il signa la déclaration et, tout simplement, comme il dit ici, "fit partir la pièce". Voir VAILHE, *Vie*, II, p. 723-730 et, sur la déclaration en général, MARCHASSON, o.c, p. 501-506 et CAPERAN, o.c., p.228-244. La *Croix* d'octobre (p.421-426) fait l'historique de la Déclaration et publie divers documents dont la lettre des deux cardinaux. Le texte de la Déclaration des religieux ainsi que celui de la formule à signer par les supérieurs se trouvaient déjà dans le numéro de septembre (p. 342-343).