- DR13_120
- 6702
- DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 120
- Orig.ms. ACR, AD 1798; D'A., T.D. 24, n. 1342, p. 107-108.
- 1 AMITIE
1 CONGREGATIONS DE FEMMES DE L'ASSOMPTION
1 MORT
1 PRIEURE DE NIMES
2 BARDOU, THERESE DE LA CONCEPTION
2 BARNOUIN, HENRI
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
2 HUMMEL, MARIE-PAUL
2 LAURENT, CHARLES
2 PICARD, FRANCOIS
2 VITTE, PIERRE-FERDINAND
3 MONTPELLIER
3 NIMES - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 24 mai [18]79.
- 24 may 1879
- Nîmes
Je vous remercie, ma chère fille, de me donner de vos nouvelles. Le P. Laurent m’a dit que vous aviez demandé des miennes à Mère M.-Gabrielle. J’ai été un peu souffrant, ces jours-ci, mais j’aurais pu aller au prieuré si j’avais su qu’on m’y désirait. Soeur Thérèse de la Conception me déclara que c’était vous qui aviez voulu me l’envoyer. Or si Thérèse en est là avec moi, que doivent être les autres? Il vaut mieux attendre.
Ne vous tracassez pas des dires de Soeur M.-Paul auprès de Mgr de Cabrières; il est édifié par M. Barnouin. Seulement je n’eusse pas voulu que vous disiez à celui-ci, que c’était sur mon jugement que vous aviez réglé le vôtre par rapport à l’évêque de Montpellier. Un [an] ou deux ans avant sa nomination, tandis que vous la combattiez, vous saviez bien que j’y étais favorable, et cela d’après l’avis de Mgr Vitte. Vous savez bien que ce n’est pas moi qui vous ai donné le plus de préventions sur lui. En tout cas, il est impossible d’avoir plus de dévouement pour votre oeuvre qu’il n’en a. Soeur M.-Paul y fera peu. Quant au P. Picard, je vois que ce n’est pas aux femmes seules qu’il faut appliquer le mot: Souvent femme varie. Après ce que je l’ai entendu dire, s’il en est au point de vous contenter(1), c’est que le pèlerinage l’a transformé.
Cela dit, laissez-moi vous répéter combien j’ai été heureux de nos conversations; j’y ai vu ce que vous disiez et ce que vous m’avez laissé deviner. Evidemment nous avons à préparer nos derniers arrangements ici-bas et notre jugement. Prions bien l’un pour l’autre, afin d’être traités avec une grande miséricorde. Je comprends que l’affaire de Nîmes vous ait épuisée et déchiré le coeur. Voilà la vie. Moi qui me réfugie toujours plus dans ma solitude, je vois bien des choses tomber, des hommes aussi. Cela fait souffrir. Ah! qu’il faut dire: Il n’y a que Dieu qui reste, et quelques amis quand Dieu le permet! Je vous mets au premier rang de ceux qui me restez.
Bien vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.