DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 65

22 mar 1879 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Au prieuré de Nîmes.

Informations générales
  • DR13_065
  • 6638
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 65
  • Orig.ms. ACR, AD 1786; D'A., T.D. 24, n. 1330, p. 95-96.
Informations détaillées
  • 1 NOMINATIONS
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 WITMANN, FRANCOIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 22 mars [18]79.
  • 22 mar 1879
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Lorsque le P. Laurent signifia aux Soeurs qu’il ne remettrait plus les pieds au prieuré, elles étaient bien prévenues. Soeur M.-Paul vint après cela, pendant trois jours et deux fois par jour, voir son neveu, et [elle] ne songea à demander ni le P. Laurent, ni moi. Aujourd’hui, samedi, le P. Laurent n’est pas allé confesser les Soeurs, et à 6 h. et demie, la Mère M.-Gabrielle l’a fait demander ici. Le P. Laurent a refusé de paraître. J’ai fait monter Mère M.-Gabrielle, qui a commencé par déclarer, à l’annonce de ma résolution, qu’elle était seule coupable et m’a reproché de ne l’avoir pas prévenue.

Je lui ai répondu: 1° que ma résolution étant arrêtée, je n’avais pas à la consulter; 2° que c’était le verre d’eau qui versait, parce qu’il était trop plein; 3° que, sur les bontés que j’avais eues pour Soeur M.-Paul, on pouvait bien voir que j’agissais, forcé par sa conduite; 4° que le P. Laurent n’avait pas demandé son départ; 5° que la décision venait de moi; 6° que j’avais subi ses procédés envers les parents, sa pression sur les Soeurs, ses coups de langue sur tout le monde, mais qu’à un certain moment il fallait s’arrêter; 7° que je ne permettrais pas que le P. Laurent fût traité de façon à ce que son influence fût perdue au prieuré, et qu’il fallait que l’un ou l’autre partît, et que tant valait que ce fût la Soeur M.-Paul; 8° que j’acceptais l’odieux de la décision, mais que pour moi elle était irrévocable.

Je vous conjure de garder cela pour vous si vous ne voulez pas avoir de l’ennui au prieuré et m’en causer à moi, qui crois vous faire plaisir en assumant la responsabilité de cet acte. Je vous écris ceci bien vite, quoique très pressé.

Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Le petit Witmann va mal, depuis que sa tante lui a parlé pendant cinq heures.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum