DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 428

• DR12_428
• 6288
• DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 428
• Orig.ms. ACR, AF 260; D'A., T.D. 26, n. 643, pp. 216-219.

• 1 BANQUES
  1 BETISE
  1 CARACTERE
  1 CONTRAT DE LOCATION
  1 COUVENT D'AUTEUIL
  1 CRITIQUES
  1 DENIER DE SAINT-PIERRE
  1 ECONOMIES
  1 ENVIE
  1 FACULTES CATHOLIQUES
  1 GRAVITE
  1 HONNEURS
  1 INTEMPERIES
  1 ITALIENS
  1 LANGUE
  1 MALADES
  1 MARIAGE
  1 MISSION DE RUSSIE
  1 NONCE
  1 NOTRE-DAME DE SALUT
  1 ORNEMENTS
  1 PAPE
  1 PECHE
  1 PLANS D'ACTION
  1 PRESSE CATHOLIQUE
  1 PROFESSEURS D'UNIVERSITE
  1 REVOLTE
  1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
  1 SAINT-SIEGE
  1 THEOLOGIENS
  1 ULTRAMONTANISME
  1 VENERATION DE RELIQUES
  1 VOYAGES
  2 ALOISI-MASELLA, GAETANO
  2 BAUDON, ADOLPHE
  2 BOCCALI, GABRIELE
  2 CHARETTE, ATHANASE DE
  2 CZACKI, VLADIMIR
  2 DAMAS, PAUL DE
  2 DINSART, CELESTIN
  2 ESCHBACH, ALPHONSE
  2 FRANCHI, ALESSANDRO
  2 GREGOIRE I LE GRAND, SAINT
  2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
  2 HUMBERT I
  2 LEON XIII
  2 LIBERATORE, MATTEO
  2 MENCACCI, PAOLO
  2 MERCURELLI, FRANCESCO
  2 MERMILLOD, GASPARD
  2 PALMIERI, DOMENICO
  2 PIE IX
  2 PLUM, DE
  2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
  2 RIANT, LEON
  2 SACCONI, CARLO
  2 SIMEONI, GIOVANNI
  2 VANNUTELLI, SERAFINO
  2 VANNUTELLI, VINCENZO
  3 BAVIERE
  3 BRUXELLES
  3 CRACOVIE
  3 ITALIE
  3 MONTPELLIER
  3 NICE
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 PEROUSE
  3 PORTUGAL
  3 ROME
  3 RUSSIE
  3 SOLFERINO
  3 VILLAFRANCA
• AU PERE FRANCOIS PICARD
• PICARD François aa
• Rome, 9 avril [18]78.
• 9 apr 1878
• Rome

Mon cher ami,

Je compte partir bientôt; le sirocco me tue. Je n’ai pas mon audience, mais je l’aurai. Franchi, à ce que disent Sacconi et Mercurelli, doit être d’abord visité par moi. Je n’y mets pas d’obstacle. J’y suis allé hier, mais il y avait Charette, il y avait Baudon, je n’ai pas insisté. Je retournerai, ce soir. Plusieurs personnes donnent la plus grande importance à mon plan pour la Russie. Je tiens à une bénédiction du Pape. Du reste je puis partir, car étant donné mon caractère, je me contenterai très fort des encouragements de Rampolla.

Quant à Simeoni, il est malade et garde la chambre. On parle toujours du désir d’Humbert de décamper et de revenir au traité de Villafranca(1). A ce moment, il y aura peut-être une crise terrible à Rome. Les rouges pourront faire des massacres, mais ce sera court, et alors les maisons nouvelles donnant un logement surabondant, les Buzzurri décampant, les loyers seront très bon marché. Ce sera le moment de venir. Je vous prie de ne pas manquer de me dire si l’un des prêtres de Pérouse que vous avez connus ne s’appelle pas Boccali(2); il est décidément au Vatican, et c’est par lui que le Pape fait ses affaires confidentielles. C’est utile à savoir. Baudon a été, par les circonstances, obligé d’accepter le titre de commandeur d’un des ordres du Pape. Il ne l’avait certes pas sollicité, mais il a été mandé au Vatican, samedi, par le Pape, qui lui a demandé de faire partie du Conseil de l’Union générale, auquel Léon XIII porte le plus grand intérêt, et il a été décoré sur place. Il ne se doute pas que je le sais. Cette Union générale a toute la faveur du Pape, qui voit dans les noms de MM. de Plum, Léon Riant une très grande garantie. Entre nous, elle est très violemment attaquée par l’archevêque de Paris et les banquiers de Rome. Pour les banquiers, c’est leur affaire; mais pour l’archevêque, je crois qu’il s’y cassera le nez. Je m’en console.

Autre affaire très grave. Mermillod m’avait demandé de me charger de la résurrection de la Correspondance de Genève. J’aimais peu la Correspondance, je tenais peu à la résurrection, mais il y avait q[uel]q[ue] chose à faire. Je crois avoir trouvé la solution du problème:

1° De donner aux journaux catholiques la pensée de Rome en ayant le centre à Rome;

2° De ne pas exciter les jalousies auxquelles a été en butte la Correspondance de Genève;

3° De faire l’oeuvre sans argent. Voici comment:

a) Je me suis adressé au Divin Salvatore et je lui ai dit: Si un haut personnage vous fournissait la pensée du Saint-Siège, la donneriez-vous? On a répondu, Oui. Le Divin Salvatore contiendra sous le titre de Ultime notizie la pensée directrice venue de très haut. Il faut le dire, mais surtout s’en servir.

b) Le Divin Salvatore étant écrit en italien, chaque journal catholique le traduira à sa façon, mais y trouvera la note du Vatican; à lui de la suivre.

c) Chaque journal catholique n’aura qu’à s’y abonner pour 20 francs, et on débarrassera le Saint-Siège des frais énormes que la Correspondance de Genève a coûtés.

Vous pouvez vous en rapporter à moi pour le prélat qui sera la cheville ouvrière du tout, mais qui ne veut pas être nommé. Pour cela, les rédacteurs du Divin Salvatore ne veulent être que des prête-noms. Les ultime notizie ne renfermeront pas toujours des choses importantes, mais tout ce que Rome voudra faire savoir, sans attache officielle, y sera renfermé. Il sera bon que le Pèlerin parle de temps en temps de l’excellent Divin Salvatore, qui, de son côté, va imprimer le rapport sur Notre-Dame de Salut. Voilà la question traitée. Au directeur du Divin Salvatore à faire l’oeuvre qui lui est mise entre les mains(3).

Vous allez avoir Vannutelli de Bruxelles nonce à Paris. C’est décidé. Son frère le remplace à Bruxelles. Franchi l’a dit à la personne de qui je le tiens(4). Entourez le futur nonce. Il sait que je lui ai donné un coup d’épaule, dans la mesure de ce que j’ai pu, en écartant Czacki qu’on voulait nous donner. Je tremble toujours qu’au dernier moment Franchi ne nous donne Aloisi-Mazella, sa créature(5). Vous ai-je dit que Franchi, avec le diabète [et] une maladie de coeur, ne peut vivre longtemps? Il a eu des évanouissements. Simeoni est malade. Je crois que d’autres cardinaux vont décamper pour la patrie, et l’on pense que Léon XIII pourra renouveler le Sacré-Collège.

Adieu, et tout à vous.

E.D’ALZON.

Charette vous porte les reliques de M. de Damas. Les effets de Pie IX sont à l’évêché de Montpellier. Mais je dois vous recommander comme précepteur mon ami Dinsart, homme excellent, extrêmement instruit et qui malheureusement est élève du P. Palmieri(6); sans quoi je vous aurais dit: « Faites-lui donner des leçons de théologie, qu’il a professée plusieurs années à l’université de Cracovie ». Peut-être une famille le prendrait-elle pour l’été. J’espère le faire nommer professeur à la Faculté de théologie de Lyon. C’est le condisciple du P. Eschbach; malheureusement, il a fait la sottise de se marier.

Baudon, parti ce matin, m’a adressé une lettre, où il me recommande l’Union générale. Le Pape a voulu lui remettre, non seulement le brevet, mais la croix de commandeur de S.Grégoire. A partir de lundi prochain(7), ne m’écrivez plus à Rome. Il est probable que je passerai le jour de Pâques à Nice ou à Nîmes. Les Soeurs d’Auteuil devraient m’envoyer leur denier de S. Pierre, elles l’ont oublié.