- DR12_418
- 6278
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 418
- Orig.ms. ACR, AF 259; D'A., T.D. 26, n. 642, pp. 215-216.
- 1 BANQUES
1 COLERE
1 CONTRARIETES
1 CONVERSATIONS
1 CRITIQUES
1 FRANCAIS
1 GRAVITE
1 NOMINATIONS
1 NONCE
1 PAUVRETE
1 PRESSE CATHOLIQUE
1 PROFESSEURS D'UNIVERSITE
1 RESSOURCES FINANCIERES
1 RIRE
1 SANTE
1 SCOLASTICATS
1 VETEMENT
2 ALOISI-MASELLA, GAETANO
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BOURSETTY, DE
2 BRICHET, HENRI
2 FRANCHI, ALESSANDRO
2 GERCONNE, J-D.
2 GUIDI, JEAN-BAPTISTE
2 LEON XIII
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 MONACO LA VALETTE, RAFFAELE
2 PLACE, CHARLES-PHILIPPE
2 RIANT, LEON
2 VANNUTELLI, SERAFINO
2 VANNUTELLI, VINCENZO
3 MONTPELLIER
3 MUNICH
3 PARIS
3 ROME - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Rome, 4 avril [18]78.
- 4 apr 1878
- Rome
Cher ami,
Je n’affranchis pas ma lettre à dessein afin de rappeler à ceux qui doivent affranchir les vôtres qu’ils devraient se dispenser de me faire payer sept sous. Hier soir, je suis allé chez le cardinal-vicaire(1) et, comme je lui disais que je comptais revenir à Rome dans quelques mois, il m’est parti d’un éclat de rire au nez, comme pour me dire que, dans quelques mois, Léon XIII ne serait plus à Rome. Du reste, c’est la conviction du P. Brichet et de bien d’autres.
Quant au Pèlerin, ce petit ennui(2) lui sera bon et très bon. Il verra ce qu’il a à faire comme sérieux. Le P. Bailly me parle de son succès, il a raison. Pourtant, il ne faudrait pas trop presser la chose. M. Gerconne, ancien recteur de Montpellier, disait à un jeune professeur qui avait un accès de rire: « Monsieur Zozo, sur les planches, en a encore plus que vous ».
Je ne puis vous dire à quel point je crains qu’Aloisi-Masella aille de Munich à Paris, et la nomination de M. Guidi ne m’est pas un bon signe, tant s’en faut. On dit que Franchi ne veut pas des Vannutelli. Ici, la misère augmente. Je n’avais jamais autant remarqué la pauvreté des vêtements et la saleté des gens. La pensée qu’il y a quelque chose dans l’air est chez tout le monde. Qu’y a-t-il? C’est là la question, et je ne me charge pas de la trancher. Je commence à parler à tout le monde de mon projet d’établissement à Rome, mais si le Pape n’y est pas, ce n’est pas la peine d’y venir.
Entendons-nous sur le journal français à Rome. Il a été question de deux. L’Echo de Rome, Moniteur du Vatican a joui d’un numéro, et puis il s’est replié dans l’ombre; celui-là était fait par un curé français. L’autre devait s’appeler l’Observateur Romain. C’était la transformation de l’Osservatore. Franchi a voulu conserver l’Osservatore et a proposé pour titre l’Alliance catholique. Un M. de Boursetty devait fournir des fonds; puis il n’en fournira pas et je trouve qu’il agit prudemment. Mais il y a autre chose. M. Place, associé de M. Ryant pour la banque catholique qui s’intitule Union générale, a eu avant-hier une audience de deux heures de Léon XIII, de 9 à 11 heures du soir. Ce matin, après que Léon XIII en a eu appelé à Franchi, celui-ci l’a envoyé chercher. Que sortira-t-il de cela?
J’ai reçu des plaintes foudroyantes de la supérieure g[énéra]le contre vous, parce que vous ne vous soignez pas. Comme les deux personnes les plus entêtées que je connaisse au monde, c’est elle et vous, je suis résolu, comme je le lui ai écrit, de laisser entre vous deux le débat.
Adieu, bien cher ami, et tout vôtre du fond du coeur.
E.D'ALZON.2. La saisie (v. *Lettre* 6266 n.3) à laquelle le P. Picard a fait allusion (lettre du 1er avril).