- DR12_297
- 6149
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 297
- Orig.ms. ACR, AJ 345; D'A., T.D. 32, n. 345, pp. 336-337.
- 1 ACHAT DE TERRAINS
1 AUMONIER
1 BULGARES
1 CALOMNIE
1 CAPITAUX EMPRUNTES
1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
1 COUVENT
1 CRITIQUES
1 DIGNITES ECCLESIASTIQUES
1 EMBARRAS FINANCIERS
1 GOUVERNEMENT
1 INTERETS
1 MAUX PRESENTS
1 MISSION DE RUSSIE
1 OBLATES
1 PAIX
1 PERSECUTIONS
1 POLITIQUE
1 PRISONNIER
1 RECONNAISSANCE
1 RUSE
1 RUSSES
1 SANTE
1 SCHISME SLAVE
1 SOINS AUX MALADES
1 TOLERANCE
1 TURCS
2 CABRIERES, ANATOLE DE
2 FRICERO, MADAME JOSEPH
2 GALABERT, PIERRE-FREDERIC
2 NICETAS, STEPHAN
2 PICARD, PIERRE
3 ANDRINOPLE
3 BULGARIE
3 CAUCASE
3 FRANCE
3 MONTPELLIER
3 ODESSA
3 PHILIPPOPOLI
3 ROME
3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
3 ROUMELIE
3 RUSSIE - AU PERE VICTORIN GALABERT
- GALABERT Victorin aa
- Nîmes, le 25 janvier 1878.
- 25 jan 1878
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Mon bien cher ami,
Vous me tirez d’un grand souci par votre lettre du 8 janvier, et j’approuve tout à fait votre résolution de ne pas bouger(1). Vous êtes à Andrinople; restez-y. Vous savez que Mgr de Cabrières vient de vous nommer chanoine honoraire de Montpellier, pour reconnaître votre conduite. Votre oncle est ravi. J’ai remercié Monseigneur de son excellente intention.
Vous avez raison de vous plaindre, mais vous avez tort aussi, en ce sens que M. Picard comptait sur une somme de 20.000 francs qui n’a pû être payée. Je crois pourtant que cela s’arrangera. Je m’en occupe, mais insistez. Vous savez que je ne suis pas toujours le maître absolu.
Ici nous allons de persécution en persécution. Il faut s’attendre à des événements très graves d’ici à peu. On veut avoir la paix à tout prix, au moins jusqu’au 1er octobre, clôture de l’exposition. L’attendra-t-on? C’est là la question. A partir d’octobre, il faut s’attendre à tout.
Ce que vous me dites du P. Nicétas me navre. Je me figure que, par la force des choses, vous allez être chargé de ses affaires(2). Ce que vous m’en dites me détermine à partir pour Rome. Ma santé me faisait un peu hésiter, mais devant ce que je vois il me semble nécessaire de présenter un mémoire à la Propagande. Préparez-le, faites-le copier, et, si vous pouvez m’en envoyer un ou deux exemplaires à remettre, vous me ferez bien plaisir. Je serai à Rome vers le 20 février. Vous pouvez m’écrire à Rome, au séminaire français.
Nous sommes plus rassurés sur vous que vous ne l’étiez vous-même. Voilà les Russes arrivés paisiblement à Philippopoli. Ou je me trompe, ou vous pouvez y prendre une très belle position, à moins que vous ne soyez poursuivis par les schismatiques. Mais la Russie devra y regarder à deux fois, parce que, si l’on vous persécute, il sera très évident qu’on ne veut pas des catholiques. Et que devient alors le grand amour de tolérance chrétienne? Je vous engage donc à tenir aussi ferme que possible. Supposé que les Turcs se mettent à émigrer en masse, ce qui est probable, et que l’on pût vous prêter une somme pour acheter des terres, verriez-vous un avantage à acheter, en payant en France le 5 pour 100? Cette idée me paraît digne d’être examinée. Les Turcs s’enfuiront si, comme il est probable, la Bulgarie du Nord a une autonomie. Les Bulgares s’y réfugieront, et la Roumélie restera un peu déserte pendant quelque temps. Je vous soumets cette idée.
Adieu, cher ami, et bien tendrement vôtre en N.-S.
E.D’ALZON.
Je décachette ma lettre, pour vous prier de conjurer les Soeurs de se montrer parfaites envers les Russes. De la charité envers les malades peut aplanir bien des difficultés, faire disparaître bien des préjugés. Je vais voir si l’on ne pourra pas vous faire donner par le gouvernement français une mission pour Odessa. On me demande un aumônier catholique pour le Caucase(3). Je crois que de grandes choses sont prêtes à s’accomplir.
E.D'ALZON2. Ses moines révoltés ont réussi par leurs intrigues et leurs calomnies à le faire jeter en prison, où il est resté vingt jours. "Je fais mon possible pour le soutenir, mais je n'ai aucune autorité pour mettre ordre à ses affaires", a écrit Galabert.
3. Le 3 janvier, Mme Fricero a écrit au P. d'Alzon: "Il est très probable que je sois obligée de retourner en Russie à la fin de cette année... Vous me donnerez un prêtre pour établir une mission au Caucase, n'est-ce pas, mon Très Rév. Père. Nous tâcherons ensuite d'en avoir deux et plus."