- DR12_255
- 6098
- DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 255
- Orig.ms. ACR, AF 235; D'A., T.D. 26, n. 618, p. 193.
- 1 CONSTITUTION
1 EVEQUE
1 GRAVITE
1 GUERRE CIVILE
1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
1 MAUX PRESENTS
1 PARLEMENT
1 PERSECUTIONS
1 POLITIQUE
1 PRIERES PUBLIQUES
1 RADICAUX ADVERSAIRES
1 RIRE
1 SERMONS
1 SUFFRAGE UNIVERSEL
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
3 PARIS
3 ROME - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Nîmes, le 13 décembre 1877.
- 13 dec 1877
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Cher ami,
Je vous ai écrit très brièvement, il y a un moment, je reviens sur votre lettre. Je vous avoue que je cherche le mieux. Je me crois plus utile pour le moment ici qu’à Paris ou à Rome. Si la crise prend terme, ce sera différent. Mais ce qui me préoccupe, ce sont les dangers de l’Eglise. Ne serait-il pas utile de prier et de faire prier? Je n’ose rien dire. L’épiscopat devrait faire une croisade de préservation, pour n’avoir pas à faire trop tard une croisade de résurrection. Il vaut mieux continuer à vivre que de sortir des bras de la mort.
Ne trouvez-vous pas que dans un moment lugubre comme le nôtre, les plaisanteries du Pèlerin ont moins bon goût? Il semble qu’on doit être peu sérieux au fond pour rire à pareille heure(1). Si la politique n’y était pas trop accentuée, je voudrais qu’il mît en gros caractères:
Morale de la crise présente.
Enterrement du suffrage universel par les radicaux;
Blessure à mort du régime parlementaire par les constitutionnels.
Quant à moi, je vais pousser dans tous mes prônes à une Ligue catholique, en face de la persécution, ce semble, inévitable.
Adieu. Peut-être à bientôt, peut-être plus tard, selon la crise. Tout vôtre.
E.D'ALZON.