- DR11_385
- 5634
- DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 385
- Orig.ms. ACR, AD 1705; D'A., T.D. 24, n. 1230, p. 6.
- 2 LA PRUNAREDE, FAMILLE DE
- A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, 6 juin [18]76.
- 6 jun 1876
- Nîmes
Je suis bien heureux, ma chère fille, que votre séjour à Nîmes vous ait été bon, je m’en réjouis du fond du coeur. Hélas! il ne l’a pas été à cette pauvre Soeur Marie-Louise, mais ce n’est pas un mal. Je pense qu’elle ne peut rester et que le mieux est de la laisser partir. Ce qu’elle deviendra, Dieu le sait, mais elle a choisi elle-même sa part. Nous n’en sommes pas responsables, et ce sera un fameux débarras pour la maison de Nîmes. J’ai causé longuement avec elle; je lui ai demandé de la façon la plus nette, à trois ou quatre reprises, si elle voulait que je l’aide à se mettre bien avec vous. Elle a toujours refusé. Je connais ces natures, c’est affreux. Elles ne peuvent que se perdre. Elle avait essayé d’entraîner Soeur M.-Paul avec elle. Celle-ci, appelée par moi, me fit une scène de désespoir, mais montra autant de coeur que l’autre en avait peu. Hier elle est venue me faire des excuses d’un épanchement qui lui avait fait du bien. Je crois qu’on peut tenir cette enfant, tandis que Marie-Louise ne peut pas rendre de plus grand service que de décamper.
Je crois que l’avis donné sur les vocations aura produit son effet, car je trouve déjà quelques enfants mieux disposées. Maintenant elle répond que d’autres maisons de la Congrégation ne donnent pas plus de sujets que celle de Nîmes. Au fond, Dieu semble suspendre partout les grâces de vocations: voilà la vérité.
Adieu, chère Mère. Je suis un peu fatigué de la première communion, dont on m’a fait faire la cérémonie. Je suis bien heureux que vous puissiez terminer l’affaire Laprunarède(1). Voudriez-vous dire à Gerty que sa lettre ne m’apprenant que sa sagesse, je ne lui répondrai pas aujourd’hui, mais que je suis toujours à ses ordres?
Bien tendrement vôtre.
E.D'ALZON.