- DR11_129
- 5333
- DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 129
- Orig.ms. ACR, AF 102; D'A., T.D.26, n.490, pp.81-82.
- 1 ASSEMBLEES ECCLESIASTIQUES
1 BAVARDAGES
1 BONHEUR
1 CLERGE NIMOIS
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 DEGOUTS
1 DOCTRINES ROMAINES
1 EFFORT
1 EMPLOI DU TEMPS
1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
1 GALLICANISME
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 MINISTRE
1 NONCE
1 REPOS
1 RESPONSABILITE
1 REVOLTE
1 RUSE
1 SUCCESSION APOSTOLIQUE
1 TENUE SACERDOTALE
1 VICAIRE GENERAL
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 BESSON, LOUIS
2 FAVA, ARMAND-JOSEPH
2 SAIVET, JOSEPH-FREDERIC
3 MARSEILLE
3 NIMES - AU PERE FRANCOIS PICARD
- PICARD François aa
- Nîmes, le 13 juin 1875.
- 13 jun 1875
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Cher ami,
Les choses changent de face. Besson perd des chances. Le nonce pousse Fava. Cela peut changer. Mais comme une lettre très sérieuse de Marseille m’avertit que des prêtres de Nîmes demandent au ministre d’écarter tous les candidats du P. d’Alzon, parce qu’il est temps de détruire son influence, et que le ministre les écoute(1), je suis résolu à ne plus présenter de candidats, et, si Besson ne passe pas, à me désintéresser de pareils tripotages. Je ne me suis mêlé de cette affaire que pour aider au triomphe des idées romaines. On préfère en lanternant favoriser les idées de révolte qui se répandent. Dieu me préserve de faire obstacle à quoi que ce soit!
Le nonce nous donnera un brave homme. Je ne lui ferai pas opposition, mais je resterai dans mon coin. C’est ce que j’aurais dû faire depuis longtemps. Mais je suis dispensé de croire qu’il sait mieux ce qui nous convient qu’un homme qui est depuis quarante ans dans le pays.
Besson n’est pas une perfection, mais sa valeur intellectuelle et ses engagements me semblaient de nature à faire beaucoup espérer. Quel bonheur de n’avoir plus à m’occuper que de ma Congrégation! En attendant et comme signe des dispositions de certains esprits, on fait des commandes de rabats; on va supprimer les collets romains.
Conclusion pratique: 1° Défense de retourner à la nonciature pour tenter la moindre démarche;
2° Si l’on s’étonne de votre abstention, ordre de dire que j’ai le plus grand besoin de repos et que je ne veux plus la responsabilité d’engager une lutte avec des intrigants, qu’on eût pu arrêter du premier coup, mais dont les hésitations de la nonciature favorisent le triomphe.
3° Assurance du dégoût que j’éprouve de me retrouver en face de gens qui se promettent le secret en Chapitre réuni au moins une fois par jour, souvent deux, et qui rentrés chez eux racontent tout à leurs cuisinières, lesquelles vont raconter au marché à toutes les cancanières de la ville les décisions capitulaires. Voilà où nous en sommes. Il m’est avis que, puisque je ne suis pas capable d’inspirer une confiance suffisante au nonce, je fais mieux de me tenir loin du jardinage, des herbages et de ces tripotages.
Pensons à notre Congrégation et bénissons Dieu de nous donner le temps de nous en occuper exclusivement. A l’instant, M. Saivet me fait dire que s’il était venu à Nîmes, j’eusse été son premier grand-vicaire.
Totus tibi.
E.D'ALZON.