- DR10_251
- 5036
- DERAEDT, Lettres, vol.10 , p. 251
- Orig.ms. ACR, AH 22 et AH 3bis; D'A., T.D.28, n.372 et n.253, pp.12-14 et p.2.
- 1 ALUMNATS
1 ART DE LA MEDECINE
1 DEPARTS DE RELIGIEUX
1 MALADIES
1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
1 ORGANISATION DES ETUDES ECCLESIASTIQUES
1 PROGRAMMES DE FORMATION
1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
1 SANTE
1 SYMPTOMES
2 ALIX
2 BACHELIER, EDOUARD
2 BAILLY, EMMANUEL
2 BRUN, HENRI
2 COMBAL, PAUL-MATTHIEU
2 CORRENSON, CHARLES-LOUIS
2 COURTAUD, DOCTEUR
2 CRY, VICTOR
2 DEGUY, GEORGES
2 DUMAZER, ALEXIS
2 FERRET, JULES
2 GERMER-DURAND, JOSEPH
2 GERMINY, EUGENE DE
2 GILLY, ALFRED
2 JEANNE DE CHANTAL, SAINTE
2 LA TOUR DU PIN, RENE DE
2 LAURENT, CHARLES
2 MAUBON, JOSEPH
2 MENETRIER, ABBE
2 PAGES, LEON
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 SEGUR, GASTON DE
2 VICTOR, POSTULANT
3 LYON
3 NIMES
3 PARIS
3 ROME
3 VIGAN, LE - AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
- BAILLY_VINCENT de Paul aa
- Nîmes, 18 mai [18]74.
- 18 may 1874
- Nîmes
Bien cher ami,
Permettez-moi de rectifier quelques faits allégués par le Fr. Georges:
1° Pleurésie non soignée au Vigan. Dès que je l’ai su, et il a fallu l’arracher au Fr. Georges, je l’ai fait venir à Nîmes où je l’ai conjuré de se soigner, et j’affirme qu’il n’y avait pas moyen. Ici on ne lui a pas tout dit, mais on nous l’a dit à nous.
2° Maladie de coeur. J’ai l’ordonnance de son médecin de Paris, qui n’indique pas certaines dispositions pathologiques constatées ici.
3° Si on l’a envoyé à Paris, c’est qu’on le croyait malade.
4° Les deux médecins d’ici ont constaté, sans s’être entendus, les mêmes symptômes, preuve que l’on pouvait rester tranquille. Pour la poitrine de l’évêque, le Dr Correnson avait émis un avis contrarié(1) par Combal, dont la réputation est connue en fait de pleurésies. Or il se trouve que si l’avis de M. Correnson eût été suivi, Mgr de Nîmes eût été hors de danger deux ou trois jours plus tôt. Or vous ne me persuaderez pas que Courtaud l’emporte sur Combal, qui pourtant avait vu moins clair que Correnson.
5° Le bon Fr. Georges s’est longtemps, malgré mes prières, obstiné à ne rien dire. Ceci n’est que sa seule faute.
6° Quant à ses études, il en faisait pendant 15 mois huit à dix heures par jour, plus tard quatre heures, et franchement je crois que c’est tout ce qu’il pouvait porter. Très souvent, je suis allé me plaindre à lui de ce qu’il restait à l’économat plus de quatre heures par jour. Maintenant, le dégoût du P. Joseph et sa supériorité au Fr. Georges ont-elles laissé fléchir la règle? C’est possible, mais il est sûr que l’attrait du Fr. Georges pour cette espèce de travaux l’a entraîné, sans qu’il s’en doute, loin des études, où il a été mortifié de n’avoir pas tout le succès qu’il y attendait.
Quant à la réputation de non études, je la comprends. Pourtant, nous avons nos jeunes alumnistes qui soutiennent la réputation de la maison. Au noviciat les règlements des Chapitres sont pratiqués. Ce ne sera que dans un an que nous aurons le cours de théologie dogmatique. Mais nous avons le cours d’Ecriture Sainte par l’abbé Gilly; nous avons le cours d’histoire ecclésiastique et de liturgie fait par le P. Alexis, le cours de philosophie et les examens de théologie par le P. Laurent, [le] cours de théologie mystique deux fois par semaine par votre serviteur. C’est un commencement. Le P. Alexis a passé deux ans à Rome; par conséquent, outre son aptitude d’enseigner à la française, il a pris la méthode romaine. Est-ce notre faute si Ferret nous a quittés? Il eût été un autre professeur romain. Sans prendre les choses par le côté chagrin, il est sûr que si j’eusse gardé le P. Brun et le P. Germer à Nîmes, j’aurais pu faire plus étudier. Avant deux ans, nous n’aurons probablement pas de cours régulier de théologie, mais nous aurons au moment voulu des jeunes gens capables, sauf les incapables très utiles pourtant. Maintenant, que l’on s’applique à exagérer notre faiblesse, quoi de plus simple? N’y a-t-il pas assez de gens pour avoir intérêt à le trouver(2)?
Les quatre jeunes gens envoyés de Mgr de Ségur ne se plaignent pas de manquer de travail, et, pour le dire en passant, nous sommes jusqu’à aujourd’hui très contents de Victor Cry, en attendant l’autre Victor. On nous fera perdre des vocations, c’est sûr, mais le bon Dieu nous en enverra. D’ailleurs, cherchez-en toujours. Vous avouerai-je qu’il y a six mois je ne me sentais pas prêt à attirer quelqu’un comme La Tour du Pin? Aujourd’hui, ce serait différent. Je crois que nous serions, sinon complètement prêts, au moins presque complètement, et qu’il nous compléterait.
Quant aux jeunes gens dans les affaires, ils se font d’étranges illusions. Exemple: Frère Georges, arrivé depuis deux ans, n’ira jamais aux talons de ce qu’est le Fr. Edouard, arrivé à la rhétorique en trois ans. Comprenez-vous? Georges a l’habitude des affaires, Edouard celle des lettres, et Georges croit que l’une remplace l’autre.
Adieu. Tout à vous.
E.D'ALZON.2. Ce qu'on a colporté sur nos études était une médisance et non une calomnie, mais tant mieux si les choses changent (réponse de Vincent de Paul, 20 mai)
3. Aux deux P.S. comme au reste de cette longue lettre, le P. Vincent de Paul répondit le 20 mai. Les T.D. les avaient joints à la *Lettre* 4953 du 17 janvier. Ces P.S. se trouvent sur une feuille séparée et le P. Bailly avait d'ailleurs dû rouvrir sa lettre pour y répondre car il ne l'avait pas vue.
4. Chez les Religieuses de l'Assomption.