- DR09_454
- 4717
- DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 454
- Orig.ms. ACR, AD 1623; D'A., T.D.24, n.1137, pp.173-174.
- 1 ACTION DE DIEU
1 AUMONES RECUES
1 CHRETIEN
1 CLASSES SCOLAIRES
1 CLERGE NIMOIS
1 COMPTABILITE
1 COURS
1 CRITIQUES
1 ECONOMAT GENERAL
1 ELEVES
1 FONDATIONS
1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
1 HUMILITE
1 MAITRES
1 PREDICATION DE RETRAITES
1 PRIEURE DE NIMES
1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
1 QUETES
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 RELIGIEUX
1 RENONCEMENT
1 REVENUS DE PROPRIETES
1 SCOLASTICATS
1 SOLITUDE
1 TRAVAIL DE L'ETUDE
1 VOCATION RELIGIEUSE
2 HUMMEL, MARIE-PAUL
2 PICARD, FRANCOIS
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
3 MONTMAU
3 NIMES, MONT-DUPLAN
3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
3 VIGAN, LE - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 10 décembre 1872.
- 10 dec 1872
- Nîmes
J’espère, ma bien chère fille, vous revoir d’ici à deux mois environ et je compte alors me dédommager de mes longs silences. Le temps s’enfuit pour moi un peu rapidement. Depuis que je suis à mon futur scolasticat(1), je suis, il est vrai, un peu moins dérangé; pourtant j’y ai prêché une retraite, dont le fruit sera, je l’espère, d’abord un Frère convers. Il me semble que quelques autres vocations se préparent. J’ai arrangé pour avoir sous la main la classe d’honneur des Frères: ce sont leurs 30 plus forts élèves. Nous en ferons de bons chrétiens, si nous n’en faisons pas des religieux, et c’est encore beaucoup. Déjà j’avais une petite Conférence intime de 5 ou 6 prêtres(2). Aujourd’hui même on l’élargit: on m’a demandé d’y admettre tous ceux qui voudraient nous venir. J’ai accepté et je compte par là faire quelque bien, dont le prieuré lui-même se ressentira, car nous aurons par là, j’en suis sûr, des vocations pour vous et pour nous. Déjà je reçois ici plus aisément les confidences de certains ecclésiastiques qui aiment mieux venir me trouver dans la solitude, et pourtant je suis débarrassé d’une foule d’importuns.
Pourtant cette petite fondation, à laquelle j’attache les plus grandes espérances, n’a pas été sans amertume. Dans une séance des principaux religieux où l’on a réglé les comptes, j’avais pensé que sur les revenus de Montmau on me donnerait 3.000 ou 4.000 francs. Le P. Hippolyte s’y est opposé, offrant un moyen dérisoire, celui de me faire donner tant par chaque maison(3). C’était la certitude de n’avoir rien. Le P. Picard a dit qu’il valait mieux vivre d’aumônes. Je l’ai préféré aussi et je me mettrai à quêter, quand je n’aurai plus rien. L’économe général disposera des 30.000 francs de revenus de Montmau ou du Vigan. Enfin, il faut faire les choses pour Dieu seul. Ces petites humiliations sont de bonnes pierres fondamentales de l’oeuvre et détachent bien le coeur des attaches humaines.
Hier j’ai passé presque toute la journée au prieuré. Plus j’y pense, plus je suis convaincu que vous feriez bien d’y préparer une maison d’études. Nous pourrions vous fournir des professeurs, et au bout d’un certain temps la Congrégation relèverait son niveau. A ce point de vue la Soeur Marie-Paul a fait faire des prodiges à ses élèves; elle leur donne l’enthousiasme de l’étude, et c’est énorme.
Quant aux affaires de la maison de Paris, je bénis Dieu. Les hommes passeront et leur malveillance aussi. Il n’y a à se préoccuper de rien que de se sanctifier. Il faut faire les affaires du bon Dieu, il fera les nôtres.
Adieu, ma chère fille. Bien tendrement à vous en Notre-Seigneur.
E. D'ALZON.2. C'est à ce groupe sans doute que s'adressaient les "Conférences du mardi aux prêtres de Nîmes" dont il nous reste des notes du P. d'Alzon de 1872-1873.
3. Il ne semble pas que tout le monde ait marqué de l'enthousiasme pour ce nouvel établissement : cela ferait encore de nouveaux frais... Le P. Hippolyte en tout cas, on le voit, devait froncer les sourcils.