DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 120

• DR09_120
• 4348
• DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 120
• Orig.ms. ACR, AL 25; D'A., T.D.34, n.24, pp.158-160.

• 1 ADMINISTRATION PUBLIQUE
  1 ANCIENS ELEVES
  1 COLLEGE DE NIMES
  1 ELECTION
  1 FONCTIONNAIRES
  1 POLITIQUE
  1 SOCIETE
  2 BRESSY, DE
  2 CHABAUD-LATOUR, FRANCOIS DE
  2 DAUDE DE LAVALETTE, HENRI
  2 DUPANLOUP, FELIX
  2 GOUAZE, NOEL
  2 JAC
  2 LADEVEZE, DE
  2 LANSADE, ALFRED DE
  2 LOMEDE, DE
  2 PANSIER, RAYMOND
  2 SORIN DE BONNE, LOUIS
  2 TARTERON DE
  3 ALZON, GARD
  3 MENDE
  3 NIMES
  3 QUISSAC
  3 SAINT-ANDRE-DE-MAJENCOULES
  3 SAINT-HIPPOLYTE-DU-FORT
  3 SAUVE
  3 SUMENE
  3 TARASCON
  3 TREVES, GARD
  3 VALLERAUGUE
  3 VERSAILLES
  3 VIGAN, LE
• A MONSIEUR NUMA BARAGNON
• BARAGNON_NUMA
• Le Vigan, 15 juillet [18]71.
• 15 jul 1871
• Le Vigan

Cher ami,

J’ai promis d’appuyer auprès de vous Sorin de Bonne pour une sous-préfecture. Je le fais avec l’intérêt que je porte à un ancien et excellent élève de l’Assomption, mais je tiens surtout à vous parler de la position de M. de Bressy, homme excellent aussi, président du tribunal du Vigan et que M. Gouazé(1) maintient dans une sorte de disgrâce. Il paraît qu’après dix-huit ans de magistrature, il lui ménage Mende. Ne pourrait-on pas donner la présidence de Mende à Pansier(2) qui ferait son avancement sur place, et réserver pour M. de Bressy la place de conseiller à la cour de Nîmes, qui sera laissée vacante par M. de Ladevèze? Cette demande me tient à coeur, à cause de l’obligation où les honnêtes gens sont de se soutenir. L’unique argument contre M. de Bressy est qu’il est clérical.

Je joins une note promise avant-hier et oubliée. Maintenant revenons aux affaires générales. Si nous ne voulons pas être de nouveau battus, il faut nous organiser, et la question est d’avoir un organisateur. Henri(3) a fait merveille, mais en même temps les irritations contre le Comité central sont telles qu’à côté d’Henri il faut des noms nouveaux. Il faut surtout des hommes ou un homme qui travaille constamment à la chose, et, voyez mon machiavélisme, qu’il soit dans votre main. Tarteron en serait-il capable? Je l’ai combattu, mais vous savez que mon opposition n’a rien de personnel. Je crois qu’il serait temps de s’y mettre. Les élections au Conseil général vont nous permettre de nous mesurer. Trèves enverra M. de Lansade, choix excellent; Le Vigan, Chabaud-Latour, si l’on ne veut pas que les rouges passent; Sumène, Tarteron; Quissac, Jac probablement; Valleraugue, Sauve et Saint-Hippolyte nous échappent. Alzon a bien voté récemment, mais il y a quelques villages déplorables par la faute des curés, il faut bien le dire. Voilà le bilan et je ne pense pas que M. de Tarteron le contredise. Il y a bien Saint-André de Majencoules, mais M. de Lomède y est assuré. D’autres soignent les autres arrondissements.

A côté de ce mouvement par arrondissements, ne pourriez-vous pas créer un mouvement par départements? C’est là un travail à faire à Versailles même, et l’intelligence avec laquelle ce travail sera fait amènera des résultats plus ou moins favorables au succès définitif de l’ordre; il faut en être convaincu. Je n’insiste pas; mais songez que d’une part, les événements sont très graves, vous le savez mieux que moi, de l’autre, cette gravité même vous sert merveilleusement, puisqu’elle donne raison à votre ligne de conduite. Les autres, ce me semble, sont distancés assez complètement.

Adieu, cher ami. Quand comptez-vous être à Nîmes? Bien tendrement à vous.