DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 52

• DR09_052
• 4279
• DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 52
• Cop.ms. de M. Gabarra ACR, AO 215; D'A., T.D.40, n.10, pp.91-93.

• 1 CATHOLIQUE
  1 CONCORDATS
  1 CONFESSEUR
  1 CONSPIRATION
  1 DECRETS
  1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
  1 EPISCOPAT
  1 EXEMPTION
  1 FONCTIONNAIRES
  1 FRANCAIS
  1 GRADES UNIVERSITAIRES
  1 JUIFS
  1 MINISTRE
  1 NOMINATIONS
  1 PARLEMENT
  1 PARLEMENTAIRE
  1 PROFESSEURS D'UNIVERSITE
  1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
  1 RECONNAISSANCE
  1 SAINT-SIEGE
  1 SEMINAIRES
  1 SERVICE DE L'EGLISE
  1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
  1 UNIVERSITE SAINT AUGUSTIN
  1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
  1 UNIVERSITES D'ETAT
  1 VERTU D'OBEISSANCE
  2 CABRIERES, ANATOLE DE
  2 CHOLVY, GERARD
  2 DEHON, LEON
  2 DESAIRE, CHARLES
  2 DIDIOT, JULES
  2 FREYD, MELCHIOR
  2 FRIZON, NICOLAS
  2 GERBET, PHILIPPE-OLYMPE
  2 GINOULHIAC, JACQUES-MARIE-ACHILLE
  2 HACQUARD, AUGUSTIN
  2 JOURDE, ANTOINE
  2 LADOUE, THOMAS DE
  2 LARCY, ROGER DE
  2 LECOURTIER, FRANCOIS
  2 LEVEL, JULES
  2 LISBONNE, EUGENE
  2 PECOUL, AUGUSTE
  2 PIE IX
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  3 GRENOBLE
  3 HERAULT, DEPARTEMENT
  3 LYON
  3 MONTPELLIER
  3 MONTPELLIER, GRAND SEMINAIRE
  3 NIMES
  3 PARIS
  3 ROME
  3 ROME, COLLEGE ROMAIN
  3 ROME, EGLISE SAINT-LOUIS DES FRANCAIS
  3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  3 VERDUN
  3 VERDUN, GRAND SEMINAIRE
  3 VERSAILLES
• AU CARDINAL PITRA
• PITRA Cardinal
• [Lavagnac, vers le 14 mai 1871](1).
• 14 may 1871
• Lavagnac
• Evêché|de Nîmes

Eminence,

Je viens de recevoir par l’abbé Jourde la lettre que vous avez bien voulu lui remettre pour moi. Je vous en remercie, car elle est pour moi un très précieux encouragement(2).

L’affaire de Montpellier se déroule tout doucement. Il est fort heureux qu’un changement du préfet ait eu lieu, -quelques jours seulement,- avant l’accomplissement de ma mission: L’ancien préfet juif et républicain assez rouge n’était soutenu à Versailles que par les mandements de l’Evêque, qui, vous le savez, dit qu’il s’est toujours bien trouvé de ses relations avec les juifs et les protestants et qu’il n’a eu de désagréments qu’avec les catholiques. Ce préfet(3) nous eût mis des bâtons dans les roues.

L’archevêque de Lyon(4) qui, en ce moment, est à Montpellier, avait d’abord dit, en parlant du décret: « Voilà un bon soufflet, mais il est mérité », paraît mieux comprendre la portée de l’acte et a envoyé un émissaire auprès des missionnaires pour leur faire peur des articles organiques. Il y a là un petit complot que je chercherai à percer la semaine prochaine et dont je vous rendrai compte, s’il prend quelque importance. Quant à l’obéissance de l’évêque de Montpellier, elle est nulle; seulement je m’étonne que les Jésuites chez qui il se confesse et avec qui il a eu de très longs entretiens ces derniers jours ne lui fassent pas mieux sentir sa situation. Quand je parle des Jésuites, je dois faire observer que, même à la résidence de Montpellier, plusieurs ont des opinions toutes opposées à celles du confesseur de l’évêque. Quant à notre future université, je m’en occupe sérieusement. Déjà j’ai un excellent professeur de philosophie(5). L’évêque de Verdun, ayant renvoyé de son séminaire messieurs Didiot et Frizon, élèves très distingués du collège romain(6), et dont le P. Freyd pourra rendre bon compte, ces deux messieurs sont disposés à nous venir, pourvu que le Pape les autorise à ne pas accepter dans les paroisses les postes que leur évêque voudrait leur imposer. J’ai quelques autres jeunes prêtres, tous munis ou prêts à se munir de leurs grades à Rome. L’évêque de Nîmes approuve que j’essaie; quand nous serons quelque chose, nous demanderons les autorisations.

Ce que la Revue de l’Enseignement Chrétien provoquera surtout, ce sera la destruction de l’Université et la préparation des futurs universités catholiques.

J’ai déjà écrit à mon évêque votre désir de voir l’Episcopat français faire une manifestation en faveur de Rome. Je crois qu’il attend le calme qui nécessairement se fera après la prise de Paris. Mais si rien ne se faisait, je connais des députés qui provoqueraient la Chambre et je vais leur attacher le grelot.

Je dois dire à votre Eminence que je suis ami d’enfance de Mr de Larcy. Si, comme on l’assure, il doit sous peu être ministre des Cultes, je me mets à votre disposition pour lui dire tout ce qu’on voudra lui faire savoir. Je n’ai rien reçu de Pécoul et j’avais agi pour le successeur de Mgr Level en faveur de Mr de Cabrières(7), ami intime de Mr de Larcy. Je regrette bien de n’avoir pas connu les bonnes dispositions de votre Eminence en faveur de Mr de Ladoue(8).

Je prie votre Eminence d’agréer l’hommage du respectueux dévouement avec lequel je suis:

son très humble et très attaché serviteur