DERAEDT, Lettres, vol.9 , p. 25

Cher ami,

Cette lettre arrivera en même temps que vous. De grâce, hâtez-vous de m’envoyer votre rapport sur la Ligue catholique. Le prospectus de la Revue est fait. Adieu. J’attends votre rapport avec empressement(1). Totus tibi.

E.D'ALZON.

1. Pendant la première quinzaine de mars (une lettre du P. Bailly nous apprend que la dernière réunion eut lieu le mardi 14 au soir), le P. d'Alzon avait réuni autour de lui à Nîmes quelques-uns de ses religieux dont les Pères Bailly et Picard. On s'adjoignit aussi pour certaines discussions MM. Germer-Durand, Allemand et Bouchet (Dumazer à Galabert, 10 mars). De ces entretiens que le P. d'Alzon souhaitait depuis le concile et que les événements de la guerre ne lui avaient pas permis d'organiser plus tôt, sortit la décision de créer une *Ligue pour la défense de l'Eglise catholique* : on a élaboré ensemble le projet d'après les idées du P. d'Alzon, et le P. Picard est chargé de faire un rapport sur la question. Il fut aussi décidé de reprendre la publication de la *Revue de l'Enseignement chrétien*. Une première série de cette revue (1851-1855) s'était donné pour but de coordonner les efforts pour tirer le meilleur parti de la liberté accordée à l'enseignement secondaire par la loi Falloux. La nouvelle série aurait pour objectif principal la conquête de la liberté de l'enseignement supérieur.
Le prospectus, signé par le P. d'Alzon et daté du 25 mars, parut dans la *Semaine religieuse de Nîmes* du 26 mars 1871. Il sera reproduit en guise de liminaire, avec de légères variantes de ponctuation ou de vocabulaire, dans le premier numéro de la *R.E.C.* (mai 1871). Dans la feuille diocésaine il est suivi de quelques renseignements pratiques : la revue paraîtra tous les mois par cahier de 4 feuilles in 8°; le prix de l'abonnement est de 12 francs par an pour la France, frais de poste en sus pour l'étranger; tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. Allemand, professeur à l'Assomption à Nîmes; pour s'abonner, s'adresser aux libraires Giraud à Nîmes, Moulin à Paris. - Les 13 premiers numéros de la *R.E.C.* portent au bas de leur dernière page : *Le Rédacteur en chef*, L. ALLEMAND. A partir du 14e numéro (juin 1872) cette mention est remplacée par : *Le gérant*, E. TROTMAN. A partir de ce moment également, la revue est imprimée non plus chez Lafare à Nimes, mais chez Pigelet à Bourges.
Sur *La réunion de 1871*, où se décida aussi la fondation des alumnats (*Lettre* 4260, n.11), voir *La Croix* mensuelle dans la livraison qu'elle consacra au P. d'Alzon, au lendemain de sa mort (I, n°9, décembre 1880, pp.630-631).