- DR08_510
- 4186
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 510
- Orig.ms. ACR, AM 212; D'A., T.D.37, n.13, pp.190-191.
- 1 ARMEE
1 BONHEUR
1 CROIX DE JESUS-CHRIST
1 DOULEUR
1 EGLISE
1 EPREUVES
1 FIERTE
1 GLOIRE DE DIEU
1 MARTYRS
1 MAUX PRESENTS
1 MESSE DE REQUIEM
1 SAINTS
1 SANG DE JESUS-CHRIST
2 GIRY, LOUIS DE
2 GIRY, MAURICE DE
2 MAURICE, SAINT
2 SURVILLE, MADAME DE
3 FRANCE
3 NIMES, BOULEVARD SAINT-CHARLES
3 ROME - A MADAME LOUIS DE GIRY
- GIRY_MADAME
- Nîmes, le 26 septembre 1870.
- 26 sep 1870
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Par quelles souffrances et quelles larmes Dieu vous fait-il payer la plus grande gloire qu’une mère chrétienne puisse recevoir, ici-bas, celle d’avoir donné à l’Eglise un martyr! Ce cher Maurice (1) est comme son patron, il est mort en soldat et en vrai saint. Nous pouvons l’invoquer. Votre douleur, pauvre cousine, n’en est pas moins immense, et je serais parti immédiatement pour vous voir, si je n’étais pas enchaîné ici jusqu’à dimanche. J’espère aller mêler mes regrets aux vôtres, la semaine prochaine.
J’ai appris votre malheur au moment où je traversais tout à l’heure le boulevard Saint-Charles. Mme de Surville est venue me l’apprendre. Combien je vous plains, vous et son père! Mais, en même temps, si Dieu vous l’avait donné pour en faire un saint, n’êtes-vous pas en droit de dire que vous avez glorieusement accompli votre tâche? Au milieu des tristesses et des humiliations présentes, vous avez le droit d’être fière. L’âme de Maurice est de celles qui disent avec justice à Dieu: « Seigneur, vengez notre sang ». Et pour l’Eglise et pour la France, ce cri de votre fils, sur les remparts de Rome, sera exaucé, comme celui de Notre-Seigneur sur la croix.
Adieu, bien chère cousine. Cette lettre est aussi pour Louis. Mille et mille fois à vous, dans la pensée de Maurice et du bonheur dont il jouit.
E.D'ALZON.