DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 498

7 sep 1870 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Les Pères Alexis et Emmanuel vont revenir – Sr M.-Julienne – La situation politique à Nîmes est bonne – Exposition du Saint-Sacrement et prières pour les victimes de la guerre.

Informations générales
  • DR08_498
  • 4172
  • DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 498
  • Orig.ms. ACR, AD 1571; D'A., T.D.24, n.1078, pp.125-126.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 ADORATION
    1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 CATHOLIQUE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 FONCTIONNAIRES
    1 GOUVERNEMENT
    1 MALADES
    1 MESSE DE REQUIEM
    1 MORT
    1 PAIX
    1 PEUR
    1 POLITIQUE
    1 PREDICATION
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 PRUDENCE
    1 REPUBLIQUE
    1 REVOLUTION
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    2 AMELIN, JOSEPH
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BRUNEL, NUMA
    2 BURE, MARIE-JULIENNE DE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 DEMIANS, AUGUSTE
    2 DES ROUSSEAUX, MARIE-PAULINE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GAMBETTA, LEON
    2 GAUDIN
    2 GIBERTON, MARIE-MARTHE
    2 HUMMEL, MARIE-PAUL
    2 LAGET, JACQUES-LOUIS
    2 MAGNE, MADAME
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 TROCHU, LOUIS
    2 VALAT, ANSELME
    3 BRUXELLES
    3 ESPAGNE
    3 EUROPE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 MALAGA
    3 MARGUERITTES
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, HOTEL DE VILLE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 7 septembre 1870.
  • 7 sep 1870
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Hélas! c’est moi qui étais en retard avec vous. (A l’instant on me montre une lettre qui m’apprend que le P. Emmanuel et le P. Alexis sont à Bruxelles sur le point de revenir; ils ne sont pas morts, Dieu merci). Et dire qu’ici presque chaque minute nous donne cette vie! Je vois partout la main de Dieu d’une si visible manière qu’avant tout il faut l’adorer. Mais parlons affaires.

Je suis un peu souffrant et ne vais pas à l’Assomption autant que je voudrais. Hier Mère M.-Gabrielle m’a envoyé Soeur Marie-Paul pour me dire que Soeur Marthe réclamait à cors et à cris Soeur Marie-Julienne(1). J’ai cru devoir m’opposer à ce départ immédiat. Je suis sûr de la tranquillité de Nîmes, je ne suis pas sûr de la situation de l’Espagne, ni même de Marseille. Ce sera un retard de quinze jours, mais cela m’a paru d’une prudence évidente. Je me suis opposé au retour précipité de Soeur Marie-Paul; mais autant j’étais tranquille à ce moment, autant je le suis peu aujourd’hui pour les événements du dehors. La République en France, c’est la république dans presque toute l’Europe, et alors que se passera-t-il en Espagne?

Ici les choses vont bien. M. Laget, notre administrateur protestant et républicain, est détesté des rouges. M. Demians, un de mes amis, est maire. Le conseil municipal compte des catholiques en majorité(2). Soeur Pauline est, paraît-il, insupportable de peur. L’évêque va bien, quoique passablement effrayé. J’ai encouru la colère de Mme Magne pour avoir défendu que sa fille et sa nièce allassent à Marguerittes(3), conduites par le fils Gaudin, de dix-sept ans.

J’ai la tête pleine de choses à vous dire, mais je suis tout bouleversé. Ah! prions. J’ai exposé le Saint-Sacrement dans notre chapelle; j’y dis la messe tous les jours pour les victimes de la guerre, j’y prêche, la chapelle se remplit de monde.

Tout à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Pour Malaga.
2. Le 4 septembre à Paris, la foule a envahi la salle où délibérait le Conseil législatif. Léon Gambetta a prononcé la déchéance de la dynastie et la République a été proclamée à l'Hôtel de Ville. La présidence du "Gouvernement de la Défense nationale" a été donnée au général Trochu. A Nîmes, par une dépêche du 5 septembre, Gambetta, ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire a ordonné au préfet du Gard, Eugène Amelin [l'édit. a par erreur *Janvier de La Motte*, 20.11.1996] , de céder ses pouvoirs à M. Laget, nommé administrateur du département. Dès le lendemain Laget déclarait dissous le Conseil municipal et nommait maire Auguste Demians. Dans le nouveau Conseil municipal figurent plusieurs amis du P. d'Alzon comme Numa Baragnon, Numa Brunel, Jules de Mérignargues, Anselme Valat.
3. Chef lieu de canton de l'arrondissement de Nîmes.