- DR08_486
- 4158
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 486
- Orig.ms. Arch. S.C.J.; Photoc. ACR, EA 433.
- 1 ACTION DE DIEU
1 ALLEMANDS
1 AMBULANCE
1 ARMEE
1 AUMONIER
1 CONCILE DU VATICAN
1 EGLISE
1 ESPERANCE
1 FATIGUE
1 FRANCAIS
1 GUERRE
1 MAITRE DES NOVICES ASSOMPTIONNISTE
1 MALADIES
1 MESSE DE REQUIEM
1 MIRACLE
1 PAIX
1 PATRIE
1 PRISONNIER
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
1 REMEDES
1 RETRAITE DES RELIGIEUX
1 SEPARATION DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
1 VOLONTE DE DIEU
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 DARBOY, GEORGES
2 DESAIRE, CHARLES
2 LUTHER, MARTIN
2 PERNET, ETIENNE
2 PICARD, FRANCOIS
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
3 CEVENNES
3 FORBACH
3 FRANCE
3 FROESCHWILLER
3 METZ
3 NIMES
3 PARIS
3 PRUSSE
3 ROME
3 VIGAN, LE
3 WISSEMBOURG - A MONSIEUR L'ABBE LEON DEHON
- DEHON P.Léon
- Nîmes, le 9 août 1870.
- 9 aug 1870
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Mon bien cher ami,
J’avais différé de vous écrire d’abord parce que j’étais très fatigué d’un dérangement d’estomac qui ne veut pas céder au bismuth à la limonade, [illisible] et caet. Puis j’avais compté depuis longtemps partir pour le Vigan, et, de là vous répondre tout à l’aise, mais les événements si tristes(1) qui se sont accomplis me décident à rester à Nîmes qui est mon véritable poste. Nous allons y bâcler en deux jours une réunion de religieux qui aurait dû en durer huit au Vigan. Mais la volonté de Dieu est si claire qu’il n’y a qu’à y céder. Savez-vous que quatre ou cinq de mes religieux se sont offerts pour les ambulances militaires? mais les ambulances de combat? Les acceptera-t-on? nous saurons cela vendredi ou lundi prochain(2). Je viens de faire mon travail avec le maître des novices. J’espère pouvoir lui donner sept à huit élèves l’an prochain, à l’abbé Desaire, sans parler de trois ou quatre que je compte bien envoyer à Rome.
Vous douteriez-vous qu’à Nîmes nous avons des prussiens ? Ce sont les 2.000 condamnés de la maison-centrale, et les protestants(3). Les protestants surtout sont enragés. Cela prouve que la France et l’Eglise sont créées pour être unies. Pourquoi va-t-on les séparer? c’est un double crime.
Je vous attendrai donc au mois d’octobre à votre retour au concile. Mais il y aura-t-il un concile? Peut-être Dieu fait-il le trouble dans l’intervalle afin de procurer ensuite la paix. Je maintiens que ce que nous voyons depuis un an tient tellement du miracle, que cinq ou six prodiges de plus ou de moins, à mon humble avis, ne feraient plus rien à l’affaire, et ma disposition la plus habituelle est une surabondance de confiance en Dieu.
Le P. Picard arrivé hier de Paris(4) dit que le mouvement religieux dont la guerre a été l’occasion est tout à fait admirable. Dieu se sert de tout, de tous et quelquefois surtout des coquins pour faire son oeuvre.
Je suis tout à fait de votre avis pour ce pauvre Paris(5), c’est pour cela que nous tâchons de pouvoir un jour, et ce jour serait sur-le-champ, sans la guerre, y avoir une maison de 15 à 16 religieux.
Adieu, mon cher ami, à revoir avant deux mois, laissez-moi vous dire mon scrupule de vous aimer déjà beaucoup trop. Mille fois vôtre en N.-S.
E.D'ALZON.2. Le P. Picard multipliera les efforts pour obtenir l'envoi d'aumôniers volontaires aux armées. Le 12 il dirigera vers Metz les PP. Bailly et Pernet.
3. Le crime des protestants semble bien être de distribuer des bibles aux soldats... La *Semaine religieuse de Nîmes* du même jour publie sur ce sujet un article qu'elle conclut en jetant la suspicion sur le patriotisme des protestants français. L'ennemi "a reçu le baptême de Luther : c'est donc *un frère en Christ*. Comment souhaiter qu'il succombe dans la lutte ?... La nation à laquelle il appartient n'est-elle pas la principale représentation des principes de la réforme, et n'est-ce pas de l'expansion de sa puissance qu'il faut attendre l'accroissement et la propagation du protestantisme ?... Voilà des réflexions qui risquent de saisir jusqu'au fond de leurs âmes certains Français des Cévennes [...] et de les attendrir pour les désastres qu'une défaite occasionnerait à la Prusse" (6e année, p.281).
4. Où on le retrouvera dès le 11.
5. Nous n'avons pas la lettre à laquelle répond le P. d'Alzon.