- DR08_344
- 4012
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 344
- Orig.ms. ACR, AD 1557; D'A., T.D.24, n.1064, pp.111-113.
- 1 ADVERSAIRES
1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
1 CATECHISME
1 COLLEGE DE NIMES
1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
1 CONCILE DU VATICAN
1 CONCILE OECUMENIQUE
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 CONSTITUTION CONCILIAIRE DE VATICAN I
1 CONVERSATIONS
1 COUVENT
1 COUVENT D'AUTEUIL
1 DIPLOMES
1 DOCTRINES ROMAINES
1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
1 EVEQUE
1 EXEMPTION
1 INFAILLIBILITE PONTIFICALE
1 JOIE
1 JURIDICTION ECCLESIASTIQUE
1 JURIDICTION EPISCOPALE
1 LIVRES
1 MAITRES
1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
1 PIETE
1 POLEMIQUE
1 POLITIQUE
1 PRIERE DE DEMANDE
1 PROVIDENCE
1 PUBLICATIONS
1 REPOS DU RELIGIEUX
1 THEOLOGIE
1 VOCATION RELIGIEUSE
1 VOYAGES
2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
2 CHESNEL, FRANCOIS
2 DARBOY, GEORGES
2 DEHON, LEON
2 DESAIRE, CHARLES
2 DUMAZER, ALEXIS
2 FAVATIER, PAUL
2 FREPPEL, CHARLES-EMILE
2 FREYD, MELCHIOR
2 LAURENT, CHARLES
2 LE TALLEC, P.
2 PERRONE, GIOVANNI
2 PICARD, FRANCOIS
2 PIE IX
2 PIERRE, SAINT
2 RAMADIE, ETIENNE-EMILE
2 SIMOR, JANOS
3 BRETAGNE
3 GENEVE
3 HONGRIE
3 LYON
3 NIMES
3 PARIS
3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
3 PERPIGNAN
3 ROME
3 ROME, EGLISE SAINT-LOUIS DES FRANCAIS
3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
3 VINCA - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Rome, 29 avril 1870.
- 29 apr 1870
- Rome
Vous prenez trop part à mes joies, ma chère fille, pour que je ne vous en dise pas au plus tôt une très grande que j’ai éprouvée hier. Deux jeunes prêtres, dont l’un est docteur en droit canon, docteur en théologie et se prépare au doctorat en philosophie, et l’autre a fait son droit à Paris, est docteur en théologie, sténographe du concile, m’ont promis de nous venir. Ce sont des hommes sérieux qui, depuis trois ans, mûrissent l’idée de se faire religieux dans une association du genre de celle de l’Assomption. Ils ne s’en tiendront pas là, ils me promettent d’en amener d’autres. Vous voyez si j’ai raison de vous demander des prières à vous et à vos filles.
Le premier viendrait l’an prochain, c’est-à-dire dans trois ou quatre mois, professer la philosophie aux élèves du collège et aux novices. A la rentrée, j’enverrai le P. Laurent à Paris, le P. Alexis à Rome avec le Fr. Paul, et le second postulant les mettrait en relation avec d’autres jeunes gens, qui sont préoccupés de se consacrer à la diffusion des études supérieures. Le P. Laurent rendu à Paris, le P. Vincent de Paul se livrant à ses bonnes oeuvres, le P. Picard aurait un peu plus de repos, et ce serait à une communauté composée de quatre religieux, sur lesquels on peut compter, à trouver des novices, s’ils veulent que la maison s’augmente.
Quant à moi, ma préoccupation est d’aller là où je trouve des vocations. Or en voilà deux à Rome, et l’on m’en promet un beaucoup plus grand nombre, non seulement d’une manière vague, mais en me les nommant. Il y a, entre autres, un jeune prêtre breton, qui va passer une thèse sur toute la théologie et que l’abbé Chesnel me donne pour un sujet entièrement hors ligne. On lui a parlé et il est assez tenté de venir. Notez que la Providence m’a conduit par la main. Il eût été, par un côté, peu délicat de prendre des sujets qui eussent pu vouloir aller chez les Pères du Saint-Coeur de Marie(1); mais sans savoir pourquoi, j’ai proposé à un jeune chapelain de Saint-Louis de venir comme professeur, il a accepté, mais après hésitation et en me disant qu’il ne viendrait que comme religieux. Ce n’est que quand il a été décidé, qu’il a parlé, à son tour, à un élève du séminaire qui vient aussi, et c’est eux(2) que je charge du soin de faire la propagande. Ils sont convaincus qu’elle sera fructueuse. J’en suis convaincu aussi, si des prières ferventes attirent les grâces nécessaires. Je compte qu’à Auteuil elles ne manqueront pas. Ils mettent le supérieur du séminaire au courant de tout.
Le concile va bien. Aujourd’hui et demain, on discute le Petit catéchisme et on le finit. Dimanche, la députation de Fide finit la constitution entière de Summo Pontifice, et l’on présentera tout de suite le schéma de l’infaillibilité(3). Un très bon signe, c’est que Simor, le primat de Hongrie qui écrasait tout le monde de sa voix, ne dit plus rien. Il est silencieux et se sent battu. Plusieurs pensent que leur discussion sera courte. Ils ont craché tout ce qu’ils pouvaient dire dans des tas de brochures, et on peut leur répondre d’un mot: »Vos objections sont prises dans les manuels de théologie romaine; seulement, souvent vous avez cité sans intelligence et jamais vous n’avez donné la réponse ». Les livres où ils prenaient leurs arguments étaient précisément écrits pour les réfuter. Seulement ils en ont extrait l’attaque, laissant aux catholiques d’aller y lire la défense. Mais cela sera dit, et alors! Figurez-vous un évêque opposant donnant, dans une publication, pour preuve un long texte qu’il dit de je ne sais plus quel concile. Or, de fait, le texte du concile avait deux lignes, le reste était du P. Perrone, qui fortifiait lui-même l’objection pour la détruire plus radicalement dans sa réplique. Je vous dis qu’ils sont faibles.
Mgr Freppel disait hier que Virginie a parfois d’excellents moments, où elle semblerait revenir à de bons sentiments, et puis tout à coup la politique l’emporte.
Plus je vais, plus je vois la nécessité de donner une exemption protectrice aux établissements qui se dévouent en France aux doctrines romaines. Par la première occasion je vous enverrai le mémoire des Carmélites de Vinça, que le Pape a soustraites à la juridiction de l’évêque de Perpignan. Pour peu qu’on vous vexe, vous serez mises sous ma juridiction, si vous le désirez.
Si, comme je l’espère, je rentre pour la Saint-Pierre, voudriez- vous venir me parler quarante-huit heures à Lyon ou à Genève, supposé qu’à cette époque les chaleurs de Nîmes vous fissent peur. Il me serait bien difficile d’aller immédiatement à Paris, mais je ferais volontiers un crochet par Lyon pour vous y voir à l’aise, quelques heures.
Adieu, ma fille. Priez pour moi.
E.D'ALZON.2. Les abbés Désaire et Dehon.
3. Voir *Lettre* 4001, n.4.