- DR08_325
- 3995
- DERAEDT, Lettres, vol.8 , p. 325
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 415; D'A., T.D.30, n.291, p.106.
- 1 AMITIE
1 CONTRARIETES
1 EGLISE
1 EVEQUE
1 FATIGUE
1 PRIERE DE DEMANDE
2 CHABERT, LOUISE
2 MANNING, HENRY-EDWARD
2 MERMILLOD, GASPARD
2 PIE IX - A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Rome, 20 avril [18]70.
- 20 apr 1870
- Rome
Merci, ma chère fille, de me renvoyer ma lettre. Ce n’est pas celle-là qui m’ennuie, j’ai peur d’avoir envoyé celle qui vous était destinée, et ce sera très ennuyeux parce qu’il me semble que j’étais un peu plus affectueux. Enfin, à la garde de Dieu.
J’eusse voulu que vous lussiez ce qui est dit sur la situation de l’Eglise. Hélas! je viens de passer quelques jours terribles. Je crois le danger conjuré, mais je ne puis que dire: priez, priez et encore priez.
Je suis un peu exténué, je fais très loyalement la mouche du coche. Aurai-je la fatuité de vous dire que je contribue un peu à constituer la majorité ou plutôt à l’organiser? Nous sommes au coup de feu. En attendant, je prie, mais surtout je demande des prières. Faites prier tant que vous pourrez. Il faut de l’action, mais surtout une action surnaturelle. Je contracte de précieuses relations qui vont se disperser aux quatre vents du monde.
Ma fille, ne me faites plus aucune confidence par lettres. Figurez-vous que celle où vous m’avez renvoyé celle à la supérieure, ou est tombée dans la rue, ou a été laissée chez Manning ou chez Mermillod. Appelez Louise Chabert du nom que vous préférerez.
Priez bien pour moi. A la lettre, je suis éreinté, pourtant pas au point où je l’étais hier jusqu’à midi par les tristes choses que je voyais et qu’un souffle de la bouche de Pie IX a dissipées, dans une audience donnée par lui à cinq évêques(1).
Adieu et tout vôtre. Encore une fois des prières.
E.D'ALZON.