DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 245

4 feb 1869 Paris CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Faites commencer à bâtir – C’est au P. Hippolyte à subvenir aux besoins des Oblates de Bulgarie – Rassurez-vous sur ma santé – Que je vous voudrais une sainte! – Sr Jacqueline – Ses sentiments à son égard.

Informations générales
  • DR07_245
  • 3504
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 245
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 408; D'A., T.D. 29, n. 158, pp. 188-189.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 DISCIPLINE INSTRUMENT
    1 FUNERAILLES
    1 IMMEUBLES
    1 JEUNE CORPOREL
    1 MALADIES
    1 OBLATES
    1 SANTE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 CORRENSON, AUGUSTINE
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GERAIN
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GERMER-DURAND, FRANCOIS
    2 JEAN, CUISINIER
    2 MERIGNARGUES, MADAME DE
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 AUTEUIL
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Paris, 4 février 1869.
  • 4 feb 1869
  • Paris
La lettre

Votre lettre et le plan arrivent en même temps; je le communiquerai au plus tôt à François Durand(1). Faites commencer à bâtir du côté des Petites-Soeurs des Pauvres et si M. Gérain vient nous payer le terrain que nous cédons à la ville, ce sera pour le mieux. Vous avez parfaitement raison, la vue des ouvriers éloignera les étrangers.

Le Père Galabert n’a pas besoin des 400 francs de Mme de Mérignargues, je lui permets de tirer 1.500 frs sur moi pour le moment; c’est bien assez. Vous garderez les 400 frs pour votre usage. Quant au Vigan, je vous confierai bien bas que le P. Hippolyte a une vache à lait, qu’il se réserve le droit exclusif de traire: c’est Jean. Eh! bien, il s’arrangera avec Jean. Je vous défends d’envoyer en ce pays un sou pour les Oblates. Quand elles crieront famine, vous répondrez: « Vous avez le P. Hippolyte ». Que ce soit bien entendu.

Rassurez-vous sur ma santé, je vais à merveille. J’ai eu une névralgie de 24 heures, mais je suis entièrement remis depuis lundi matin. J’ai pris des précautions. Mardi, j’ai dit la messe pour le Père O’Donnell, mais je ne suis pas allé à son enterrement. Restez bien tranquille sur ce chapitre. Je me soigne. Vous m’accuserez réception de mon mandat pour faire des réclamations immédiates, s’il venait à se perdre.

Je ne vous parle pas de la postulante, je ne suis pas allé hier à Auteuil, je la verrai tout à l’heure. Allons, ma fille, force et courage. Ah! que je vous voudrais une sainte! Je dirai pour vous la messe après-demain samedi, puis les quatre premiers jours de carême. Vous savez que je vous défends de jeûner et que, pour la discipline, il ne vous est pas permis de dépasser ce que je vous ai prescrit. Vous direz à Soeur Jacqueline que, pour le carême, je lui ordonne de vous obéir en tout comme à sa supérieure; sans quoi je me fâche.

Je crois que nous pourrons commencer à bâtir bien plus tôt que je pensais d’abord. Priez Dieu qu’il inspire à quelqu’un d’accepter une certaine combinaison. J’éprouve pour vous, mon enfant, une dilatation de coeur qui m’est bien douce et dont j’aurais des scrupules, si je ne voyais que vous avez besoin, pour marcher, d’être convaincue que Dieu vous a donné en moi un vrai père et un véritable ami.

Tout vôtre, ma fille, avec toute la tendresse dont je suis capable.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. François Germer-Durand, fils d'Eugène, est architecte.