DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 88

17 jun 1868 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

M. d’Albiousse me conjure de vous laisser à Rome au moins jusqu’en septembre. – Ce que je compte faire de vous. – Bonne marche du collège. – Les rendements de compte. – Priez pour nous et acquérez l’esprit apostolique.

Informations générales
  • DR07_088
  • 3327
  • DERAEDT, Lettres, vol.7 , p. 88
  • Orig.ms. ACR, AG 224; D'A., T.D. 27, n. 221, pp. 168-170.
Informations détaillées
  • 1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 ECOLES
    1 ECONOMAT GENERAL
    1 ESPRIT APOSTOLIQUE DE L'ASSOMPTION
    1 FATIGUE
    1 MINES
    1 RENDEMENT DE COMPTE
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 ZOUAVES PONTIFICAUX
    2 ALBIOUSSE, NUMA D'
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MERIGNARGUES, JULES DE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME J.-B.-FELIX
    3 ALES
    3 PARIS
    3 ROME
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 17 juin 1868.
  • 17 jun 1868
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je suis agréablement écrasé sous la pluie de lettres que vous avez fait pleuvoir sur moi(1). Ces jours-ci, je le suis très désagréablement sous le poids des chaleurs qui sont bien fortes depuis quelques jours, et je ne suis capable de rien.

M. d’Albiousse est venu me voir hier. Je l’ai reçu avec une cordialité sérieuse et confiante, dont il a dû être content. Mérignargues est, de son côté, furieux contre lui, mais je leur laisse vider leur querelle ensemble, ceci ne me regarde pas. Je lui ai demandé si sérieusement vous étiez utile à Rome, comme on me le répète de toute part. Il m’a répondu en me conjurant de vous laisser au moins jusqu’au mois de septembre. Il affirme que les Nîmois ont besoin de quelqu’un pour les soutenir et que, lui absent, vous êtes indispensable.

Voici ce que je voudrais arranger pour vous, vous nommer économe général et supérieur de la maison d’Alais(2). Je ferais – je l’espère du moins – donner le titre de curé au P. Raphaël. Vous seriez chargé à Alais des maîtres mineurs; ce qui, à mes yeux, est une oeuvre immense. Vous n’auriez que 6 mois à y passer. Tous les deux mois, vous auriez deux mois à vous; ce qui serait énorme pour des courses à Paris, à Nîmes, etc. Pensez-vous, au contraire, mieux faire en restant à Rome? Je suis très préoccupé du concile, et je ne vois pas qu’il vous intéresse beaucoup. Sont-ce des questions, pour lesquelles vous ayez moins d’attraits? Il est évident qu’en ce moment vous pouvez faire un bien immense ici à l’oeuvre Assomptioniste, et votre retour par ce côté aurait de très grands avantages.

Votre frère est très occupé de refaire la vie du collège, et il faut convenir qu’il y réussit merveilleusement. Réellement tenue, études, esprit, tout marche à merveille. L’évêque est très content de vous. M. Barnouin et de Cabrières sont ravissants quand ils parlent de vos succès. Les curés – je crois vous l’avoir dit – nous deviennent de plus en plus favorables. Quelques parents sont comme toujours absurdes; mais qu’y faire? A la procession de dimanche dernier, nos enfants ont eu une tenue absolument excellente, relativement au lycée, angélique (expression du P. Emmanuel), d’une perfection absolue (expression du P. Laurent). Que voulez-vous de plus? Addio. Gardez l’argent de M. d’Albiousse, et tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Parlons sur une feuille à part de votre vie intérieure et posons d'abord en principe que ces rendements de compte ne sont pas obligatoires, mais facultatifs. Je les crois d'une grande utilité, quelle que soit la réponse qu'ils obtiennent. Ils forcent à se mettre en face de sa conscience, ce qui est un très grand bien. Notez en passant que c'est aujourd'hui 17 que je reçois votre lettre du 9; hier j'en avais reçu deux du 14. Enfin je reviens à vous. Il me semble que vous avez une mission toute spéciale à Rome, celle de prier beaucoup pour nous. Vous êtes notre ambassadeur auprès des saints apôtres, et, de plus, notre représentant auprès du Souverain Pontife. Tâchez donc de vous mettre à acquérir l'esprit apostolique pour nous le communiquer, quand vous reviendrez en France. Puisque vous avez retrouvé de la facilité pour prier, conservez-la très précieusement, et, pour vous forcer à faire des progrès, écrivez-moi le plus souvent possible une feuille détachée. Vous pouvez entrer avec moi dans tous les détails que vous voudrez, cela me fait aussi du bien à moi.|Adieu. Tout vôtre.1. Sept lettres du mois de mai et huit lettres de juin du P. Bailly au P. d'Alzon sont conservées.
2. Le 11 mai, le P. Emmanuel avait déjà fait part à son frère de cette intention du P. d'Alzon. Le 15 mai, Mère M.-Eugénie l'avait annoncée au P. Picard (avec un point d'exclamation). Au même moment, Madame Varin, qui était d'Alès et appréciait beaucoup le P. Bailly, la répandait partout.