- DR06_128
- 2863
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 128
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 404; D'A., T.D. 29, n. 67, pp. 74-75; QUENARD, pp. 52-53.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
1 CRAINTE
1 DESIR DE LA PERFECTION
1 DONS DU SAINT-ESPRIT
1 JOIE
1 NOVICIAT
1 OBLATES
1 SANTE
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SACRIFICE
1 VOCATION RELIGIEUSE
1 ZELE APOSTOLIQUE
2 CORRENSON, AUGUSTINE
2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
2 DOUMET, BLANCHE
2 QUENARD, GERVAIS
3 NIMES - A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Le Vigan, 21 août [18]66.(1)
- 21 aug 1866
- Le Vigan
Ma bien chère enfant,
Les Oblates qui doivent venir à Nîmes sont dans les transports de la joie, et presque toutes celles qui ne viennent pas meurent d’envie d’y venir, elles aussi(2). Vous voyez que certaines craintes se dissipent et que Dieu conduit l’oeuvre par la main. Comment voulez-vous que je décide immédiatement pour vous ce que vous devez faire(3)?
1° Je ne crois pas que vous deviez immédiatement entrer(4).
2° Je suis convaincu que vous entrerez un jour, quand l’heure voulue de Dieu aura sonné.
3° Le bien que vous pouvez faire à ces bonnes filles est immense; seulement il faudra le faire plus lentement.
4° Je ne vois pas pourquoi vous ne commenceriez pas un petit noviciat secret. Si la chose vous va, eh! bien, vous le poursuivrez; sinon, vous vous arrêterez. Il est possible que je sois à Nîmes pour le 30 du courant. Dans ce cas-là, nous pourrions faire quelques combinaisons pour organiser un essai personnel. Mais, encore une fois, rien ne presse et l’essentiel est de vous en remettre sans trouble à la toute paternelle volonté de Dieu. N’est-ce pas vrai que vous avez longtemps pensé à la vie religieuse? Maintenant, pouviez-vous penser aux Oblates, quand elles n’existaient pas? Et si Dieu permet que je vous fasse du bien, pourquoi fuir une Congrégation, où ce bien je pourrai continuer à vous le faire? Du moment que le but de cette Congrégation peut être accepté par vous, pourquoi examiner ce que vous feriez si les circonstances étaient autres? Mais je vous le répète, nous verrons cela plus tard.
Ne vous inquiétez pas de Soeur Em[manuel]-Mad[eleine](5). La grande difficulté sera sa santé, et encore est-elle bien courageuse. Elle m’a dit que vous lui aviez fait beaucoup de bien le jour où elle parut si ébranlée. N’ayez aucune crainte de ce côté. Ayons une maison à Nîmes et le reste viendra bien vite.
Je suis tout heureux d’apprendre que la santé des vôtres ne vous préoccupe plus. Faut-il que j’écrive à Mme votre mère pour Augustine?
Adieu, ma fille. Grandissez en vertu et en perfection. Je ne puis vous dire à quel point je compte sur vous, alors même que ce ne serait pas pour tout de suite. Devenez une fille de prière, et, dans la prière, une fille de sacrifice; le reste s’arrangera par la force et la douceur du Saint-Esprit.
Votre père.
E.D'ALZON.2. Marie avait exprimé la crainte que cette séparation ne soit une rude épreuve pour plusieurs Oblates.
3. "Je ne vois qu'un moyen de sortir de mes perplexités, c'est d'attendre votre décision", avait écrit Marie.
4. Marie avait confié au P. d'Alzon comment tantôt elle était toute décidée à entrer, tantôt elle ne s'en sentait plus la force.
5. Blanche Doumet, qu'elle avait trouvée découragée (voir *Lettre* 2857, n.2).