- DR06_062
- 2794
- DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 62
- Orig.ms. ACR, AM 230; D'A., T.D. 37, n. 4, pp. 210-211.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 CIEL
1 CONTRARIETES
1 DISTRACTION
1 ENNEMIS DE L'EGLISE
1 FATIGUE
1 PREDICATION
2 COMBIE, JULIETTE
2 GIRY, MADAME LOUIS DE
2 MALBOSC, MESDEMOISELLES DE
2 MALBOSC, PAULIN DE
2 MAURAIN, JEAN
2 NAPOLEON III
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
2 THIERS, ADOLPHE
3 AUTRICHE
3 BERRIAS
3 ITALIE
3 NIMES
3 PRUSSE
3 SAINT-VICTOR-DE-MALCAP - A MADAME PAULIN DE MALBOSC
- MALBOSC_MADAME
- Nîmes, le 7 mai 1866.
- 7 may 1866
- Nîmes
- Evêché|de Nîmes
Eh bien! oui, ma chère fille, la vie se compose de hauts et de bas, un jour serein, un jour d’orage; le calme après la tempête; après la pluie le beau temps. Voilà pourquoi vous êtes arrivée à Berrias(1) avec fatigue et ennui; avec ennui, en grande partie parce que vous étiez fatiguée. Quand la fatigue s’est dissipée, l’ennui a fait place à plus de contentement. Ne trouvez-vous pas que, quand on se connaît de la sorte, ce que l’on a de mieux à faire est de s’abandonner à la grâce de Dieu, pour qu’il fasse de nous ce que bon lui semble? Du reste, c’est bien un peu ce qu’il fait pour vous, et je l’en bénis.
J’ai su l’aventure de vos clés oubliées. Je connais des gens de cette distraction et j’ai grand intérêt à établir que, selon le proverbe, ce sont des gens d’esprit. Que dit Paulin du discours de M. Thiers(2)? L’a-t-il lu dans le Moniteur? C’est un événement immense, selon moi, qui ne changera pas immédiatement le cours des événements, mais qui achève de détruire l’enthousiasme et le prestige qui enveloppent certaines gens. Il en restera à la fin à peine quelques vestiges, et alors la statue sera bien vite renversée.
Nîmes est calme autour de moi. Constance est partie, Marie(3) me donne de ses nouvelles. L’évêque va assez bien, mais d’un bien qui ne me rassure pas le moins du monde. Juliette(4) se sanctifie, et moi je prêche. Voilà, ma chère cousine, les nouvelles nîmoises. Mes petites pénitentes(5) me manquent beaucoup. Vous avez beau vous renfermer dans votre humilité maternelle, elles sont charmantes.
Adieu, bonne cousine. Quel bonheur de penser qu’au ciel il n’y aura ni haut ni bas, ni trouble de conscience, ni amour-propre à refouler, ni paresse à secouer. Enfin, nous y serons un jour.
Mille fois vôtre en Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.2. Le discours prononcé par Thiers le 3 mai dénonçait l'assentiment donné par Napoléon III à l'alliance conclue par l'Italie avec la Prusse contre l'Autriche (v. MAURAIN, p. 740).
3. Constance de Giry, née de Roussy. Marie est Madame de Puysegur.
4. Juliette Combié.
5. Les destinataires de la *Lettre* 2606.