DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 461

30 dec 1865 Lavagnac DOUMET_MADAME

Des reproches qui m’ont prouvé que vous n’êtes pas indifférente. – Mais je ne suis pas aussi coupable que j’en ai l’air.

Informations générales
  • DR05_461
  • 2708
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 461
  • Orig.ms. ACR, AP 402; D'A., T.D. 34, n. 49, p. 99.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 BONHEUR
    1 CRITIQUES
    1 CULPABILITE
    1 ERREUR
    1 INDIFFERENCE
    1 JOIE
    1 VOYAGES
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    3 SETE
  • A MADAME DOUMET
  • DOUMET_MADAME
  • [Lavagnac], 30 déc[embre 18]65.
  • 30 dec 1865
  • Lavagnac
  • *Madame Doumet*.
La lettre

Je n’ai peut-être jamais reçu de vous, ma chère fille, une lettre qui m’ait fait autant de plaisir que celle qui m’arrive ce matin. Je vous croyais indifférente, et je vois avec bonheur que vous ne l’êtes pas. Ah! si vous me croyez le moindre remords d’un procédé qui m’a valu une si bonne lettre, vous êtes dans une erreur très grande, et je serais homme à recommencer, si je pouvais espérer qu’à chaque fois je m’attirerais d’aussi aimables reproches. A dire vrai, je ne suis pas aussi coupable que j’en ai l’air. D’abord, j’avais vu Juliette, ces temps derniers, tous les jours et même plusieurs fois par jour; puis, je l’avais positivement chargée de vous dire que vous me négligiez considérablement; enfin, il est impossible que je ne lui aie pas parlé de mon voyage à Cette, et qu’elle ne vous en ait pas dit un mot. Quant à vous faire mes adieux, le matin, mon temps fut pris par Joséphine, qui n’était venue, ainsi que votre soeur, que deux fois la veille. Ma justification est-elle complète? Si vous ne le trouvez pas, je suis prêt à me mettre à genoux, car, et bien sérieusement, je tiens beaucoup plus que vous ne semblez le croire à votre si bonne affection, et c’est pour cela que je veux en avoir une preuve de plus dans votre si chaude gronderie.

Adieu, ma fille. Pardonnez-moi, et croyez qu’en 1866 je vous serai non pas plus profondément attaché, c’est impossible, mais que je chercherai à ne pas vous donner matière à des doutes qui me seraient réellement trop pénibles, avec ma si absolue et vieille amitié pour vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum