- DR05_401
- 2629
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 401
- Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 403; D'A., T.D. 29, n. 43, pp. 49-50; QUENARD, pp. 36-37.
- 1 AMITIE
1 AMOUR DU CHRIST
1 BAPTEME
1 COUVENT
1 CURES D'EAUX
1 DON DE SOI A DIEU
1 EPOUSES DU CHRIST
1 FILLE DE L'EGLISE
1 HUMILITE
1 JOIE
1 LACHETE
1 MALADES
1 NOVICIAT
1 ORGUEIL
1 PATERNITE SPIRITUELLE
1 PENITENCES
1 PENSEE
1 PERFECTION
1 REGNE
1 SAINTETE
1 VIE DE PRIERE
1 VIE RELIGIEUSE
1 VOLONTE DE DIEU
2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
2 REGIS, EULALIE DE
2 THERESE, SAINTE
3 NIMES
3 ROCHEBELLE, FAUBOURG DU VIGAN
3 VIGAN, LE - A MADEMOISELLE MARIE CORRENSON
- CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
- Le Vigan, le 1er septembre 1865.
- 1 sep 1865
- Le Vigan
Ma bien chère enfant,
Mlle de Régis est ici. Elle a dû, en arrivant, passer un certain temps au lit, parce qu’elle a été souffrante. J’ai eu cette après-midi une longue conversation avec elle, d’où il résulte qu’elle vous aime bien, ce qui m’a causé une grande joie. Quoique au Vigan depuis hier 2 heures, je ne sais trop si elle a pu aller ce soir à Rochebelle, en compagnie de Mme Durand.
Quelle bonne chose que les bains vous fassent du bien! Fortifiez-vous, ma fille, et soyez certaine que N.-S. saura bien vous employer, si vous voulez vous donner toute à lui. Quant à la vie religieuse, nous en parlerons plus tard(1). Je serai à Nîmes du 11 septembre au 1er octobre; nous aurons la possibilité de retourner cette grosse affaire dans tous les sens. D’ici là, je prierai beaucoup, vous priez beaucoup aussi. Dans tous les cas, si je vous permets d’entrer dans la vie religieuse, ce ne sera qu’après vous avoir fait faire un premier noviciat à ma façon. La vie religieuse peut vous être d’un grand avantage, mais à une condition, c’est que vous serez une sainte et que vous y entrerez pour tendre à la perfection sans aucun retour sur vous-même. Vous devez entrer au couvent, si vous [y] entrez jamais, pour être une épouse très humble, très pénitente, très sacrifiée et très aimante de N.-S. De plus, vous devez être plus que jamais, comme sainte Térèse, fille de l’Eglise catholique. Je n’ose pas(2) ajouter que je voudrais, avant de vous laisser partir, que vous fussiez ma vraie fille. Vous l’êtes par le coeur, je le sais. Je voudrais que vous le fussiez encore par un ensemble d’idées que je désire rendre entièrement vôtres.
Demain, il y aura cinquante-cinq ans que j’ai été baptisé. C’est vous dire que je ne suis plus jeune. Combien de temps dois-je rester en ce monde? Dieu seul le sait. Je voudrais bien, si c’est sa volonté, laisser comme une succession d’idées qui me semblent propres à aider au développement du règne de N.-S. C’est un sot orgueil peut-être qui me fait dire cela, mais il est très vrai que je vois un bien très grand à faire. Ma fille, je voudrais que vous pussiez m’aider à faire ce bien. Nous reparlerons de tout cela. Ce que je puis vous dire, c’est que si la pensée de la vie religieuse n’est pas chez vous affaire de découragement ou d’enthousiasme, je veux que cette pensée soit chez vous un lien de plus entre vous et moi par le sérieux, l’esprit d’immolation, l’amour de N.-S. et de son Eglise, qu’elle développera dans votre âme et que je vous promets de corroborer, autant qu’il dépendra de moi.
Adieu, ma fille. Votre père et du plus intime du coeur.
E.D'ALZON.2. Le mot est écrit deux fois dans l'original.