- DR05_312
- 2520
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 312
- Paru dans la *Semaine religieuse de Nîmes*, n° 12, dimanche 21 mai 1865.
- 1 AUMONE
1 BERGER
1 BOIS ET FORETS
1 CATHOLIQUE
1 CHAPELLE
1 CIRCULAIRES
1 CLERGE NIMOIS
1 DEVOTION
1 EDIFICE DU CULTE
1 FATIGUE
1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
1 GRACES
1 HOMME DE PRIERE
1 INTEMPERIES
1 MALADIES
1 MARIE
1 NOTRE-DAME DE L'ESPEROU
1 PELERINAGES
1 POPULATION
1 REVENUS DE PROPRIETES
1 VERS A SOIE
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
3 CEVENNES
3 ESPEROU, L'
3 NIMES
3 NIMES, DIOCESE - AUX CATHOLIQUES DU DIOCESE DE NIMES
- CLERGE_ET_FIDELES
- [Dimanche, 21 mai 1865]
- 21 may 1865
La circulaire que Monseigneur l’Evêque de Nîmes vient d’adresser à MM. les curés du diocèse, au sujet de la maladie des vers à soie(1), a réveillé chez un certain nombre de catholiques une pieuse pensée.
Nos pères, quand ils étaient affligés par un fléau, en détournaient souvent les ravages en offrant des voeux. Pourquoi les propriétaires, frappés depuis si longtemps par la calamité que Mgr Plantier signale, ne feraient-ils pas quelque chose de semblable à ce que l’esprit de foi inspira jadis? Pourquoi par exemple, ne s’engageraient-ils pas, si la maladie cessait pendant trois années consécutives, à offrir pendant trois ans le dixième du revenu net de la récolte des cocons? Cette somme serait employée à ériger au milieu de nos montagnes un pèlerinage de la Sainte Vierge.
Vers un des points les plus élevés des Cévennes, existait autrefois une très célèbre fondation trop oubliée de nos jours, Notre-Dame-de-Bonheur, près de l’Espérou(2). Cette église, abandonnée depuis longtemps, rappelait une grande grâce accordée. Pourquoi, non loin de là, au centre des populations encore assez nombreuses et privées, par l’éloignement, de tout secours religieux, n’érigerait-on pas une chapelle qui, l’été du moins, serait utile à plusieurs centaines de bûcherons et de bergers, et pendant l’hiver à quelques hameaux perdus dans les bois ou au milieu des neiges? Le pèlerinage serait certainement fréquenté, précisément à cause de la difficulté d’y parvenir, même dans la belle saison. Qu’est-ce qu’un pèlerinage sans obstacle à surmonter, pour aiguillonner la dévotion? La fatigue, la durée du chemin font partie de l’acte satisfactoire qu’un pèlerinage comporte. A cet égard aucun ne serait mieux situé que celui de Notre-Dame-de-l’Espérou.
Nous proposons que les hommes de foi ouvrent une liste d’engagements pieux et conditionnellement pris, pour solliciter une faveur temporelle, mais qui serait le gage sensible et manifeste de faveurs spirituelles, que d’autres viendraient solliciter au nouveau sanctuaire de Marie.
Si cette idée était accueillie avec bienveillance, il serait facile de former une commission pour en poursuivre l’accomplissement. Du reste, rien ne serait à faire avant trois ans; mais il est utile de prendre acte de notre pensée, afin de fixer l’attention sur une oeuvre toute de bonne foi.
D'ALZON, Vic. gén.2. N.-D. de Bonheur est un ancien monastère de chanoines réguliers de saint Augustin, fondé au 12e siècle entre les monts de l'Aigoual et de l'Espérou. Au 15e siècle, l'église Saint-Guilhem du village de l'Espérou fut unie à la collégiale de Bonheur. N.-D. de Bonheur et l'Espérou se trouvent tous deux sur le territoire de la commune de Valleraugue (arrondissement du Vigan).