DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 310

18 may 1865 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Quand vous aurez quelqu’un, nous en causerons. – Soeur Thérèse-Augustine. – Réfléchissez, priez et répondez à mes questions. – Difficile d’aller à Paris de quelque temps. – Je veux être où Dieu voudra et pas ailleurs. – De précieux éléments à cultiver.

Informations générales
  • DR05_310
  • 2519
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 310
  • Orig.ms. ACR, AD 1378; D'A., T.D. 23, n. 837, pp. 166-167.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 COURS
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 DISTINCTION
    1 ESPRIT FAUX
    1 FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE
    1 INTELLIGENCE
    1 NOTRE-DAME DE BULGARIE
    1 OBLATES
    1 PATRONAGES
    1 PERFECTION
    1 PIETE
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SAINTETE
    1 UNION DES COEURS
    1 VERTUS
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SILENCE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOSC, FRANCOIS DE SALES
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 ROCHER, MADAME ADRIEN DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 BOLLENE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 18 mai 1865.
  • 18 may 1865
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je crois qu’il vaudra mieux que le P. Hippolyte commence tout seul(1). Je comprends vos embarras et ne veux pas les augmenter. Quand vous aurez quelqu’un, nous en causerons. Ce sera le 23, à 5 heures du soir, que je bénirai la maison; le 24, j’y mettrai le Saint-Sacrement. Elles seront au moins six pour commencer; on m’en annonce douze avant deux mois: alors j’y établirai l’adoration du Saint-Sacrement.

Quant à Soeur Thérèse-Augustine, on ne la voudrait qu’en visite, sauf à la réclamer plus tard, comme vous m’aviez promis(2). Toutefois comme je vais fermer le cours du patronage, je resterai quelques jours de plus au Vigan, ma présence étant ici moins nécessaire et pouvant envoyer le P. Raphaël pour me remplacer pour les confessions des enfants une fois en passant. Or Mme de Rocher ne voudrait venir que quand je serai à Nîmes. Je pense qu’on écrira de Bollène.

Vous attendiez ma réponse, ma chère fille, mais c’est moi qui la réclame(3). Toute votre lettre précédente consiste à dire: « J’y songeais ». Je ne vous demande pas d’aller vite(4), mais de me dire le résultat des questions que je vous ai faites et que vous n’aviez pas attendues pour vous en occuper. Vous ne me trouvez pas assez saint(5). Ah! ma fille, vous a-t-il fallu attendre près de trente ans, pour savoir qu’il me faudrait une bien autre vertu que la mienne pour faire du bien aux âmes? Quant à moi, je vous l’avoue, j’ai eu aussi le coeur meurtri par vos jugements. J’ai eu le tort de les porter en silence, mais vous avez raison, nous nous placions à des points de vue trop divers. Enfin, quand vous aurez réfléchi et prié, vous me direz votre pensée.

Aller à Paris de quelque temps, excepté en passant, me semble très difficile, et je ne voudrais pas vous laisser dans une illusion à cet égard. Je tâche de me tenir entre les mains de Dieu. A Rome, à Paris, à Nîmes, au Vigan, je veux être où il voudra, et pas ailleurs. J’aurai ici l’an prochain six religieux très distingués, en y comprenant le P. V[incent] de P[aul], je veux travailler à les former. L’union se fait tous les jours dans la piété et l’intelligence; ce seront de précieux éléments, je veux les cultiver.

Adieu, ma fille. Je n’ai pas le temps de me relire.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dans sa lettre du 17 mai, Mère M.-Eugénie a passé plusieurs religieuses en revue. A son avis, seule Soeur François de Sales pourrait peut-être convenir. "Si elle ne vous convient pas, je vous demanderai d'essayer sans nous. Si cela est trouvé nécessaire, nous tâcherons d'avoir pour les vacances une soeur qui vous convienne. Nous sommes pauvres au possible..."
2. Voir *Lettre* 2513.
3. La réponse donnée par Mère M.-Eugénie le 12 mai à la question posée par le P. d'Alzon dans sa lettre du 10 mai (v. *Lettre* 2507 et n. 2) ne satisfait pas ce dernier. Ce qu'il attendait, c'est une réponse nette à la question: "Suis-je encore l'ouvrier qui doit travailler à votre perfection?"
4. Dans la lettre de Mère M.-Eugénie qu'il vient de recevoir, le P. d'Alzon a lu : "Vous savez, mon père, je ne sais pas me tirer des choses *vite*, les arranger *vite*. Pardonnez-moi, et dans un autre sens n'ayez pas de vicacités. Je vous en trouve depuis quelque temps, et le bien entre nous doit, il me semble, se faire pacifiquement. C'est le seul moyen d'aboutir à cette paix dans l'union que je désire bien sincèrement et où toutes vos bonnes paroles me semblent tendre aussi." (17 mai).
5. Le P. d'Alzon vient de relire la lettre de Mère M.-Eugénie du 12 mai (v. *Lettre* 2507, n. 2).