- DR05_254
- 2458
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 254
- Minute signée par le P. d'Alzon ACR, AP 2; D'A., T.D. 40, n. 7 bis, p. 18.
- 1 CATHOLIQUE
1 CURE
1 DECADENCE
1 ELECTION
1 MINISTERE
1 MINISTERE SACERDOTAL
1 PEUPLE
1 PROCESSIONS
1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
2 CLASTRON, JULES
2 MAURAIN, JEAN
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
3 NIMES
3 NIMES, CATHEDRALE - A MONSIEUR DULIMBERT, PREFET DU GARD
- DULIMBERT
- Nîmes, le 19 février 1865.
- 19 feb 1865
- Nîmes
- Evêché de Nîmes
Objet de la lettre: Arrivée de Monseigneur
Monsieur le Préfet,
Les occupations du saint ministère m’ont empêché, hier soir, de répondre autrement que par un accusé de réception à votre lettre du 18 courant, où vous me transmettez les instructions ministérielles relatives à l’arrivée de Monseigneur de Nîmes.
Plus libre aujourd’hui, je me permets de revenir sur votre communication. Je mettrai à votre disposition, quand vous le voudrez, Monsieur le Préfet, une lettre de Monseigneur l’évêque qui éloigne la pensée de toute manifestation(1). A cette missive du 28 janvier, je répondis immédiatement par une lettre qui a subi un très singulier retard, et dans laquelle je lui disais qu’il me semblait très difficile d’arrêter l’élan spontané de la population. Cette conviction est encore la mienne. Je pensais seulement que, pour éviter tout désordre, il convenait de diriger le mouvement. En cet état de choses, je vous ai consulté, et les instructions significatives, dont vous avez bien voulu me faire part, montrent des dispositions devant lesquelles je cède, comme on cède devant la force. J’ai fait prévenir Messieurs les Curés, et, sauf à la cathédrale, dont je ne pense pas que vous vouliez faire fermer les portes, le clergé s’abstiendra. A vous, Monsieur le Préfet, de prendre vos mesures pour empêcher le désordre que vous semblez redouter. Je tiens à vous prévenir toutefois que je repousse, de toute l’énergie de ma conviction, l’hypothèse que les protestants aient la pensée de troubler par une contre- manifestation l’arrivée de notre évêque. J’ai des preuves trop récentes de leur intention de s’unir aux catholiques sur certaines questions(2) pour leur supposer sans injure une pareille mauvaise foi.
Si donc, par impossible, une contre-manifestation avait lieu, ce ne serait pas, soyez-en sûr, de leur côté que vous devriez en chercher les provocateurs.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma haute considération.
E.D'ALZON.2. Pour les élections municipales (v. *Lettre* 2466).