- DR05_252
- 2456
- DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 252
- Cop.ms. ACR, AO 119; D'A., T.D. 40, n. 7, pp. 17-18.
- 1 CHEMIN DE FER
1 CURE
1 DECADENCE
1 FONCTIONNAIRES
1 GARES
1 GOUVERNEMENT
1 PEUPLE
1 PROCESSIONS
2 BAROCHE, PIERRE-JULES
2 BOUDET, EMMANUEL
2 DELANGLE, CLAUDE
2 DU LIMBERT, HENRI-FRANCOIS
2 PERSIGNY, JEAN DE
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
2 ROULAND, GUSTAVE
3 NIMES
3 NIMES, CATHEDRALE
3 ROME - AUX CURES DE LA VILLE DE NIMES
- CLERGE_ET_FIDELES
- Nîmes, le 18 février 1865.
- 18 feb 1865
- Nîmes
Monsieur le Curé,
Sur les instances d’un très grand nombre de membres du clergé de la ville, j’avais demandé à Mr le Préfet s’il y aurait inconvénient à aller processionnellement à la rencontre de Mgr l’évêque, à son retour de Rome. Mr le Préfet me répond par la lettre suivante:£$
Nîmes, le 18 février 1865.£$
Mr le Grand Vicaire,£$
« Vous m’avez écrit, à la date du 14 de ce mois, pour me faire connaître que Mgr l’évêque, revenant de Rome, arriverait à Nîmes après-demain lundi, 20 de ce mois, par le train de 2 heures et demie, et demander l’autorisation d’aller en procession chercher Sa Grandeur à la gare. J’ai transmis votre lettre à Son Exc. Mr le ministre de l’Intérieur, et aussi à Son Exc. Mr le ministre des Cultes(1), et je reçois à l’instant les instructions suivantes, dont j’ai l’honneur de vous donner communication.
« Monsieur le Préfet, dès que vous recevrez cette lettre, vous ferez savoir à Mr l’abbé d’Alzon que la procession qui devait aller à la rencontre de Mgr Plantier jusques à la gare du chemin de fer, pour le ramener à la cathédrale au milieu de son clergé, n’est pas autorisée.
« Vous lui direz, de plus, qu’interdisant cette manifestation religieuse, le gouvernement n’est pas disposé à la laisser se produire sous la forme d’une manifestation populaire, dont le moindre danger serait de jeter l’agitation et une émotion fâcheuse dans la population. Vous l’inviterez en conséquence à engager Mgr Plantier d’éviter, soit à son arrivée, soit après son retour, toute occasion d’exciter les passions religieuses ou populaires, en lui rappelant que dans une ville telle que Nîmes, ce serait s’exposer à une grave responsabilité que de mettre en mouvement les masses peu éclairées et divisées par de profonds dissentiments. Vous ajouterez que le gouvernement est décidé à ne tolérer aucune excitation et aucun désordre, qui puisse compromettre le calme et la tranquillité dont jouit la cité ».
« Je vous serai reconnaissant de vouloir bien m’accuser réception de cette dépêche.
« Recevez, Monsieur le Grand Vicaire, l’assurance de ma haute considération.
Le préfet du Gard,
signé : Dulimbert. »£$
En conséquence, Mr le Curé, aucune procession n’aura lieu. Quant aux manifestations possibles, vous voudrez bien n’y prendre aucune part.
Recevez, Monsieur le Curé, l’expression de mon respectueux dévouement.
E.D'ALZON.