DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 23

23 feb 1864 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il n’est pas trop fatigué malgré un temps épouvantable. – Il n’a qu’une occupation: développer l’oeuvre. – Il voudrait trouver quelque Allemand qui voulût apporter sa science germanique. – Soeur M.-Augustine. – Les élections. – Varia. – Les ornements gothiques.

Informations générales
  • DR05_023
  • 2164
  • DERAEDT, Lettres, vol.5 , p. 23
  • Orig.ms. ACR, AD 181; D'A., T.D. 23, n. 775, pp. 113-114.
Informations détaillées
  • 1 ALLEMANDS
    1 COLERE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DOT
    1 ELECTION
    1 ETRANGER
    1 FONCTIONNAIRES
    1 INTEMPERIES
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORNEMENTS GOTHIQUES
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 AUBERT, ROGER
    2 BEILING, ADOLPHE
    2 BEILING, AUGUSTE
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 PIE IX
    2 PIE, LOUIS
    2 ROBERNIER, DE
    2 ROCHER, THERESE-AUGUSTINE DE
    3 ALLEMAGNE
    3 PARIS
    3 POITIERS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 23 février 1864.
  • 23 feb 1864
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

A mon grand étonnement, ma chère fille, je ne suis pas trop fatigué, quoique nous ayons ici un temps des plus épouvantables. Jamais je n’avais vu cette persistance de neige. Le temps n’est pourtant pas précisément froid.

Vous êtes bien aimable de m’envoyer un petit billet au milieu de toutes vos occupations. Quant à moi, je n’en ai qu’une, développer l’oeuvre. Je crois que je vais avoir un novice. Depuis les Beiling(1), je n’ai plus eu de relations avec l’Allemagne. Je voudrais bien pouvoir faire quelque chose de [ce] côté, c’est-à-dire trouver quelque Allemand qui voulût apporter sa science germanique. Bien que, depuis quelque temps, je donne beaucoup moins dans l’admiration de la science étrangère, je crois bien qu’on peut lui emprunter beaucoup, à la condition de la manipuler ensuite en français.

Je ne suis pas allé, ces jours-ci, au prieuré, à cause du mauvais temps. L’avant-dernière fois, j’ai eu des scènes de Soeur M.-Aug[ustine]; la dernière fois, au contraire, elle paraissait toute rassérénée. Ciel de mars avec ses giboulées! Je désespère de voir le beau fixe. Nous sommes dans les élections jusqu’au cou(2). Si vous pouviez me dire quelque chose de l’état du préfet, écrivez-le moi, mais pas directement.

Adieu, ma fille. J’ai autre chose à vous dire, que j’oublie. Mais enfin, le courrier part deux fois par jour pour Paris.

Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Que fait l'évêque de Poitiers pour les ornements gothiques(3)? J'ai écrit pour la dot de Térèse(4). Pas de réponse. Je n'ai pas vu M. de Robernier.1. Adolphe et Auguste Beiling. Le premier fut professeur d'allemand au collège de l'Assomption et figura parmi les premiers novices du Tiers-Ordre de l'Association de l'Assomption.
2. Les controverses consécutives aux élections du 18 janvier précédent (voir *Lettre* 2146 n.).
3. Si Pie IX n'a pas épousé la violente hostilité de la Congrégation des Rites vis-à-vis des ornements gothiques, on ne peut dire cependant qu'il en soit un partisan enthousiaste. Aussi les ultramontains se demandent-ils ce qu'ils doivent faire pour être au-dessus de tout soupçon (voir AUBERT, *Pie IX*, pp. 473-474). Le P. d'Alzon est désireux de connaître l'attitude du chef de file de l'ultramontanisme français, Mgr Pie.
4. Thérèse de Rocher, Soeur Thérèse-Augustine R.A.