DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 371

9 sep 1863 Paris GALABERT Victorin aa

Les 250.000 francs de Mgr Brunoni. – Ne plus chercher à acheter un terrain à Kadi-Keuï. – Alléon. – Pour l’envoi des deux religieux à Philippopoli, peut-être vaut-il mieux attendre le voyage qu’il doit faire en Bulgarie au printemps prochain. – Le séminaire en plein pays bulgare plutôt qu’à Constantinople. – Sa conversation avec M. de Banneville. – La supérieure de l’Assomption prépare des religieuses pour la Bulgarie. – Il préférerait une maison leur appartenant plutôt qu’une maison appartenant à Mgr Canova.

Informations générales
  • DR04_371
  • 2076
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 371
  • Orig.ms. ACR, AJ 94; D'A., T.D. 32, n. 94, pp. 81-82.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 CAPITAUX EMPRUNTES
    1 DIPLOMATIE
    1 ECOLES
    1 HONNEURS
    1 MAITRESSES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SEMINAIRES
    1 VOYAGES
    2 ALLEON, ANTOINE
    2 ALLEON, JACQUES
    2 BANNEVILLE, GASTON MORIN DE
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CANOVA, ANDREA
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PETETOT, LOUIS-PIERRE
    3 ANDRINOPLE
    3 BUCAREST
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 DANUBE
    3 KADI-KOY
    3 NICOPOLIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 RODOSTO
    3 RUSSIE
    3 SOFIA
    3 VARNA
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Paris, 9 sept[embre 18]63.
  • 9 sep 1863
  • Paris
La lettre

Cher ami,

1° J’apprends à Mgr Brunoni qu’il peut trouver 250.000 francs, pourvu qu’il fournisse de bonnes garanties. Etablissez bien que, dans ce cas, il sera inutile qu’il touche les 50.000 francs que je lui ai promis.

2° Il ne faut plus(1) chercher à acheter un terrain à Kadi-Keuï, je crois qu’il faudra chercher ailleurs.

3° Veuillez dire à Baragnon que j’ai enfin une réponse relative à M. Alléon. Si son frère s’appelle Jacques, il ne faut guère songer à rien obtenir parce que M. Jacques Alléon est déjà décoré. Si M. Jacques n’est qu’un cousin, ce sera différent.

4° Je tenais un ou deux religieux prêts à partir pour Philippopoli, mais d’après ce que je vois, il n’y a pas à se presser(2). Veuillez me dire ce que vous pensez à cet égard. Peut-être vaudrait-il mieux attendre mon voyage du printemps prochain. Je renoncerais à aller prêcher une retraite à C[onstantino]p[le]; je partirais aussitôt après Pâques par le Danube, je verrais Bucarest, Nicopoli, Varna; j’arriverais à C[onstantino]p[le] par la mer Noire, j’y passerais trois semaines au plus et je remonterais par Rodosto, Andrinople, Philippopoli, Sofia, etc. Alors j’aurais visité une grande partie de la Bulgarie. J’hésite beaucoup à établir le séminaire à C[onstantino]p[le]. Je crois qu’il faudrait l’établir en plein pays bulgare, loin des intrigues des tchorbadjis(3) constantinopolitains. Là serait le patriarche, là l’action. Nous verrons à mon prochain voyage.

5° J’ai eu hier une longue conversation avec M. de Banneville, directeur au ministère des Affaires étrangère. J’ai plaidé deux choses: la nécessité du développement des écoles catholiques, la nécessité d’affranchir l’archevêché latin d’une partie de la tyrannie de l’ambassade française. Si Mgr Brunoni pouvait vous donner des notes précises là-dessus, je suis très convaincu que nous obtiendrions beaucoup plus qu’on ne pense. Mais pour cela il faudrait avoir la possibilité de préciser bien nettement ce dont on veut être affranchi. Au premier abord, la chose paraît difficile, et pourtant on peut en venir à bout. On parle ici beaucoup de l’alliance de la France avec la Russie; pour moi, je ne puis y croire.

Adieu, bien cher ami. Mille fois tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
La supérieure de l'Assomption prépare un certain nombre de religieuses pour la Bulgarie, mais surtout pour avoir là-bas une Ecole normale d'institutrices. J'espère que nous ferons q[uel]q[ue] chose avant un an.|Je ne comprends pas bien à qui appartiendrait la maison que Mgr Canova ferait bâtir. Si vous pouviez faire q[uel]q[ue] chose qui *nous* appartienne, avec 10.000 francs, je préférerais vous les envoyer; nous serions chez *nous*. Votre lettre me montre Mgr Canova nous logeant chez lui. Si nous sommes chez lui, toutes les allocations lui reviendront; si nous sommes chez nous, c'est à nous qu'elles devront revenir. Comprenez-vous? Peut-être pourrait-on ne leur demander qu'un prêt provisoire, afin que nous eussions notre liberté d'action. Si vous n'avez pas combiné cette affaire à un point de vue tel que nous puissions être indépendants, laissez-la traîner, et plus tard nous verrons. Du reste, je vais tout à l'heure chez le P. Petétot, et là nous verrons s'il y a à vous envoyer d'autres instructions.1. Le manuscrit porte: *Il n'en faut pas plus chercher...*
2. L'explication est donnée dans la *Lettre* 2080: le P. d'Alzon craint que les religieux ne s'installent dans une maison trop humide.
3. Voir *Lettre* 1979, 8°.