DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 98

31 jul 1862 Nîmes HASSOUN Mgr

Il l’informe qu’il ira prêcher le carême à Constantinople et lui soumet le projet de s’établir à Bucarest, à moins que Mgr Brunoni ne tienne à Constantinople, les Pères Polonais s’établissant à Andrinople ou à Philippopoli. – Il est prêt à donner un de ses meilleurs religieux avec deux ou trois compagnons.

Informations générales
  • DR04_098
  • 1813
  • DERAEDT, Lettres, vol.4 , p. 98
  • Minute ACR, AO 55; D'A., T.D. 39, pp. 290-291.
Informations détaillées
  • 1 CLERGE NATIONAL ORIENTAL
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 SCHISME ORIENTAL
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 COUZA, ALEXANDRU-ION
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    3 ANDRINOPLE
    3 BUCAREST
    3 CONSTANTINOPLE
    3 PHILIPPOPOLI
    3 VALACHIE
  • A MONSEIGNEUR HASSOUN, ARCHEVEQUE-PRIMAT DES ARMENIENS DE CONSTANTINOPLE
  • HASSOUN Mgr
  • Nîmes, le 31 juillet 1862.
  • 31 jul 1862
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Monseigneur(1),

Le P. Jérôme a déjà eu certainement l’honneur de vous voir et de vous parler de nos dispositions communes à l’égard de l’oeuvre des Bulgares. Bien que je n’aie pas vu Mgr Brunoni, il est à peu près définitivement convenu entre nous que j’irai prêcher le carême à Constantinople. Ce sera, ce me semble, une des époques les plus favorables pour traiter certaines questions préliminaires. Toutefois, je me permets de vous soumettre quelques observations, résultat de conversations que j’ai eues avec différentes personnes qui connaissent les provinces danubiennes. Le secrétaire du prince Couza(2) me fait dire qu’un établissement à Bucarest serait chose fort désirable et facile, pourvu que le premier prêtre ou religieux qui serait envoyé dans cette ville consentît à passer un an sans faire grand’chose et donnât de lui une idée toute contraire à celle que les Valaques ont en général du clergé de leur pays.

Un de nos religieux, très instruit et très pieux, pourrait y être envoyé avec deux ou trois compagnons également pieux, mais moins capables. Comme la langue paraît n’être, dans cette contrée, qu’une corruption du latin il leur serait facile de l’apprendre, comme nous l’a assuré le même secrétaire. Le P. Jérôme, avec les Polonais, s’établirait à Andrinople ou peut-être même à Philippopoli, qu’un agent français assez intelligent m’a assuré avoir plus d’avenir qu’Andrinople même, à cause du commerce qui s’y fait. Enfin, supposé que l’idée de Mgr Brunoni d’attaquer le schisme photien tout entier pût s’accomplir, ne serait-ce pas à Constantinople que nous devrions placer notre principal établissement?

Je vous soumets ces idées, sans y tenir le moins du monde; seulement, comme elles me sont venues après de très longues et très sérieuses conversations, je pense qu’il est bon de vous les communiquer, afin que si Votre Excellence ne les approuve pas, elle puisse au moins, en les combattant, s’éclairer sur la meilleure marche à suivre.

Je suis avec respect, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Notes et post-scriptum
1. Le nom du destinataire manque dans notre minute, mais nous avons encore l'original de la réponse de Mgr Hassoun, en date du 4 décembre 1862. Le prélat répondit qu'il manquait de renseignements sur Bucarest et que l'idée de transférer le centre des missions auprès des Bulgares d'Andrinople à Philippopoli ne lui paraissait pas heureuse, en raison même de l'éloignement de cette dernière ville.
2. Premier prince des principautés roumaines réunies de Moldavie et Valachie (1859). Il fut renversé en 1866.