- DR03_456
- 1607
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.456
- Orig.ms. ACR, AD 134; D'A., T.D. 23, n. 675, p. 25.
- 1 CONGREGATION DE L'INDEX
1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
2 BARNABO, ALESSANDRO
2 CHAILLOT, LUDOVIC
2 ETIENNE, SAINT
2 FOLJAMBE, MADAME
2 JANDEL, VINCENT
2 LARCO, PERE
2 MARTIN V
2 MONIQUE, SAINTE
2 O'NEILL, MARIANNE
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
2 PASSAGLIA, CARLO
2 PIE IX
2 SACCONI, CARLO
2 SEMENENKO, PIERRE
3 LOUVAIN
3 ROME
3 ROME, CAMPO VERANO
3 ROME, EGLISE SAINT-AUGUSTIN - A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Rome, le 18 mai 1861.
- 18 may 1861
- Rome
Ma chère fille,
Je n’ai pu remettre encore les lettres de Soeur Thérèse- Em[manuel], mais je suis allé hier soir au cimetière de Saint- Laurent(1), où j’ai passé plus d’une heure. Le tombeau de sa soeur est à une extrémité, et j’avais commencé par l’extrémité opposée. On l’a déposée dans un endroit, où certainement il y a des catacombes, à trente pas de l’église et des tombeaux de saint Etienne et de saint Laurent, tout près d’une chapelle souterraine qui remonte au temps des persécutions et dont on a détruit une partie pour aplanir le terrain. Car le tombeau est sur un monticule à moitié rasé. La croix de marbre blanc, que m’avait indiquée Soeur Th[érèse]-Em[manuel] est, en effet, sur la tombe; on l’a entourée d’une grille de fer, ce qui dans le cimetière n’a été fait que dans cinq ou six endroits. Je crois que les intentions ont été remplies aussi parfaitement que possible.
Mme Foljambe est plus connue que Soeur T[hérèse]-Em[manuel] ne pense, à cause de sa liaison avec le P. Passaglia(2), dont la position est des plus paradoxales, pour ne rien dire de plus. J’ai cherché mes professeurs(3). Ce ne sera pas facile. L’abbé Chaillot n’en connaît pas. Les Augustins ont si peu d’hommes capables qu’ils se sont adressés à des prêtres séculiers pour enseigner la théologie. Le P. Jandel(4) est absent; il visite les couvents de Corse. J’ai vu le P. Larco. Le cardinal Barnabo, préfet de la Propagande, et Mgr Sacconi(5) m’ont promis de chercher. Le P. Séménenko(6) m’a également promis de voir quelques personnes. Ce bon Père m’a livré, sans le vouloir et sans s’en douter, une petite confidence. La question des rationalistes et des traditionalistes(7) vient d’être débattue à la Congrégation de l’Index, et les traditionalistes ont eu la victoire. La décision paraîtra dans un mois. Quant aux autres affaires, je n’en parle pas, et pour cause. Je vais ce soir chez le Pape. Tout à l’heure, j’irai dire la messe au tombeau de sainte Monique(8).
Adieu, ma fille. Je pense être ici jusqu’au dimanche de la Tri- nité(9); ce n’est pas la peine de m’écrire. Tout à vous, avec l’espoir que les bonnes dispositions où je vous ai laissée se soutiennent, vous aident à chercher droitement Notre-Seigneur.
E.D'ALZON.2. Célèbre professeur jésuite. Il quitta la Compagnie et se fit le défenseur de la cause piémontaise.
3. Le P. d'Alzon était à la recherche de professeurs de théologie pour ses étudiants et espérait en trouver à Rome parmi les religieux menacés d'expulsion.
4. Le P. Jandel fut Maître général des Frères Prêcheurs de 1855 à 1872. Le manuscrit a *Jeandel*.
5. Mgr Sacconi, dont le gouvernement impérial réclamait le rappel, était rentré à Rome en octobre 1860, mais gardait toujours son titre de nonce à Paris. Il reçut le chapeau de cardinal en septembre 1861.
6. P. Pierre Semenenko, fondateur des Résurrectionistes. Il était consulteur de la Congrégation de l'Index.
7. Les positions des traditionalistes mitigés, et notamment des professeurs de Louvain, étaient examinées à Rome.
8. Dans l'église Saint-Augustin de Rome, où les restes de sainte Monique furent transférés d'Ostie par le pape Martin V en 1430.
9. C'est-à-dire le 26 mai.