DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 83

jun 1866 EVEQUES_ET_REGULIERS

Les religieuses de l’Assomption. – Leur but. – Leur esprit romain. – Le développement de leur congrégation. – Leurs ressources matérielles. – La supérieure générale.

Informations générales
  • DR06_083
  • 2818
  • DERAEDT, Lettres, vol.6 , p. 83
  • Brouillon de la main du P. d'Alzon ACR, AP 169; D'A., T.D. 40, n. 2, pp. 318-319.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 BOURGEOISIE ADVERSAIRE
    1 CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
    1 DOCTRINES ROMAINES
    1 DOT
    1 ERECTION DE MAISON
    1 ESPRIT CHRETIEN DE L'ENSEIGNEMENT
    1 ESPRIT DE L'EGLISE
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SAINT-SIEGE
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 SUPERIEURE GENERALE
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VOEUX SIMPLES
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 MILLERET, JACQUES
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    3 ANGLETERRE
    3 AUTEUIL
    3 BORDEAUX
    3 ESPAGNE
    3 LONDRES
    3 LYON
    3 MALAGA
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 POITIERS
    3 RICHMOND, ANGLETERRE
    3 ROME
    3 SEDAN
  • A LA CONGREGATION DES EVEQUES ET REGULIERS
  • EVEQUES_ET_REGULIERS
  • [juin 1866](1).
  • jun 1866
La lettre

Les religieuses de l’Assomption, fondées depuis vingt-et-un ans environ, ont eu pour premier but de donner l’éducation la plus chrétienne possible aux classes riches, qui, pour la plupart du temps, s’éloignent des idées de la foi. A cette première pensée s’est joint le désir de réparer les injures commises contre le Très Saint Sacrement. C’est ainsi qu’elles s’efforcent de joindre, selon leur pouvoir, l’apostolat à la contemplation.

Quoique fondées à Paris, elles tiennent essentiellement à ce que la supérieure générale, de concert avec son Conseil, ait le droit de désigner les lieux où se tiendront les Chapitres généraux, afin d’être présidées par un évêque qui soit, avant tout, en union de sentiments avec le Saint-Siège et qui ne propose pas des modifications, comme on leur en a suggéré quelquefois, par exemple de réciter l’office en français, etc.

Les Dames ont six ou sept maisons en France, deux en Angleterre, une en Espagne(2). On leur offre plusieurs fondations qu’elles sont forcées d’ajourner, à cause du manque de sujets.

Les personnes qu’elles reçoivent appartiennent à des familles la plupart riches: ainsi la supérieure générale peut disposer d’une fortune de 500.000 à 600.000 francs. D’autre part, vouées à l’éducation, une fois les frais d’établissement soldés, elles font presque partout des bénéfices. Celles qui n’ont pas de dot apportent le capital de certains talents qui procurent de grands avantages aux maisons où elles sont placées.

Elles se proposent de constituer des dots proprement dites, mais c’est uniquement pour obéir aux prescriptions de l’Eglise. Les fortunes qu’elles retiennent selon les dispositions adoptées par la S. Congrégation et dont elles gardent la nue propriété, puisqu’elles n’ont fait que des voeux simples, leur garantissent à la plupart un moyen d’existence, si de nouveaux orages les bannissaient de leurs couvents.

La supérieure générale, fille d’un ancien receveur général et nièce d’un financier très habile, est très versée dans ce qu’on appelle la manipulation des affaires, dont elle a entendu parler toute sa vie; ses très nombreuses relations de famille lui assurent de puissants protecteurs. Mais ce qui la distingue surtout, c’est le désir le plus ardent que les membres de sa Congrégation soient les filles les plus dévouées à l’Eglise et au Saint-Siège, et inspirent leurs sentiments aux élèves qui leur sont confiées.

Notes et post-scriptum
1. Ce n'est qu'en 1865 qu'eut lieu la première fondation espagnole des Religieuses de l'Assomption. Nous ne pouvons donc retenir comme date de ce texte l'année 1860 proposée par les T.D. Ces derniers ont compté les 21 années dont parle la première ligne de notre texte, à partir du 30 avril 1839, jour où la bienheureuse Marie-Eugénie de Jésus et Soeur Marie-Augustine Bévier inaugurèrent leur vie religieuse. Le P. d'Alzon, lui, songeait plutôt à la Noël 1844, date de la profession perpétuelle des quatre premières Mères.
Ce texte se situe d'ailleurs très bien dans l'année 1866, où Mère M.-Eugénie entreprit des démarches pour l'approbation de sa congrégation et plus particulièrement pendant le séjour qu'elle fit à Rome dans ce but, de la mi-mai au début de juillet de cette année. Mère M.-Eugénie a demandé au P. d'Alzon, le 7 juin, de souffler à Mgr de Nîmes la réponse qu'il devra faire à une demande de renseignements sur les Religieuses de l'Assomption que Rome va bientôt lui adresser, et vers le 13 juin (*Lettre* 2812), le P. d'Alzon lui a répondu qu'il dicterait la réponse. On peut voir dans notre texte le brouillon de celui que le P. d'Alzon se proposait de dicter à Mgr Plantier.
2. En France: Paris (Auteuil depuis 1857, après l'impasse des Vignes et la rue de Chaillot), Sedan (1854), Nîmes (1855), Bordeaux (1860), Lyon (1862) et Poitiers (1866, quelques jours avant le départ de Mère M.-Eugénie pour Rome).
En Angleterre: Richmond, la première fondation de la congrégation (1850) et Londres (1857).
En Espagne: Malaga (1865).