- DR03_313
- 1464
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.313
- Minute de la main du P. d'Alzon ACR, AP 16; D'A., T.D. 40, n. 2, pp. 138-139.
- 1 MISSION D'AUSTRALIE
2 BRUN, HENRI
2 CUSSE, RENE
2 LAURENT, CHARLES
2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
2 PICARD, FRANCOIS
3 BRISBANE - A Monseigneur Quinn, évêque de Brisbane.
- QUINN Mgr
- Nîmes, le 29 septembre 1860.
- 29 sep 1860
- Nîmes
- Evêché de Nîmes
Monseigneur,
Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier de votre lettre que j’attendais avec une vive impatience(1). J’avoue qu’après avoir été averti de votre part, par le P. Laurent, que vous n’aviez pas l’argent nécessaire au voyage de nos religieux, les deux propositions par où commençait votre lettre et la déclaration répétée de votre défaut de ressources pécuniaires me faisaient l’effet d’être le point essentiel de votre correspondance; et les deux petits mots, que vous copiez dans votre lettre reçue hier, me semblaient seulement une préparation à ce que vous ajoutiez que vous n’aviez pas de quoi payer le voyage d’un seul missionnaire. Mais du moment que le P.Picard m’a assuré(2) qu’il y avait malentendu, avant même d’avoir reçu rien de vous, j’ai autorisé le P. Cusse à partir pour s’entendre avec Votre Grandeur. Vous voyez donc, Monseigneur, qu’il n’y avait de ma part aucune mauvaise volonté.
Il est donc convenu que, puisque vous n’avez pas de ressources, le P. Cusse et le P. Brun seuls se mettront à votre disposition; que si vous ne pouvez en prendre qu’un, vous n’en prendrez qu’un. Je désirerais que ce fût le P. Brun; toutefois, je vous laisse libre dans votre choix. Et quand ces deux religieux, arrivés à Brisbane, auront vu l’état des choses, s’ils pensent que nous puissions vous être utiles, et si Votre Grandeur juge à propos de donner un acte épiscopal qui nous autorise dans son diocèse comme Congrégation d’Augustins de l’Assomption, nous vous enverrons avec bonheur d’autres sujets. J’irai même plus loin. Si, par certains événements, le P. Cusse et le P. Brun vous paraissaient peu propres aux missions et à vos oeuvres et que pourtant vous voulussiez de nos religieux, vous nous renverriez ces deux Pères et nous vous offririons d’autres ouvriers apostoliques.
Il me semble, Monseigneur, que dans les conditions que je propose, Votre Grandeur doit voir tout notre désir de lui être agréable, et je lui prouve combien je suis allé sincèrement dans le malentendu qui a subsisté entre elle et moi.
Je suis avec respect de Votre Grandeur le très humble et obéissant serviteur.
E.D'ALZON.2. Dans sa lettre du 25 septembre (voir *Lettre* 1462, note 2).
3. Rien de plus dans cette lettre que dans celle de la veille à Mère M.-Eugénie, sinon la possibilité que l'un des deux Pères seulement pourrait faire partie du premier départ et la perspective, peu flatteuse pour les deux missionnaires, qu'ils pourraient se révéler inaptes au travail auquel on les destine.