- DR03_243
- 1391
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.243
- Orig.ms. ACR, AD 1238; D'A., T.D. 22, n. 618, p. 267.
- 1 COLLEGE DE CLICHY
1 GOUVERNEMENTS ADVERSAIRES
1 VENTES DE TERRAINS
2 BRUN, HENRI
2 LAURENT, CHARLES
2 MALEISSYE, MARQUIS DE
2 PICARD, FRANCOIS
2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
3 CLICHY-LA-GARENNE - A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- [Nîmes, vers le 6 juin 1860](1).
- 6 jun 1860
- Nîmes
Ma chère fille,
J’apprends que les religieux de Clichy font encore des absurdités, au moins si j’en crois une lettre du P. Picard(2). Je vous conjure de causer avec votre frère et si, comme il paraît, il veut donner, lui ou M. de Maleyssie, 400.000 francs de ce qui reste, écrivez-moi par le télégraphe: Arrivez; je prends le premier convoi, je termine tout. Toutes les déraisons que j’entends depuis q[uel]-q[ues] jours, ou plutôt que je reçois par la poste, ne sont pas croyables(3).
Je vous écris au milieu de la première communion. Tout vôtre.
E.D'ALZON.Le P. Hippolyte partage mon avis.1. Cette lettre non datée a été provoquée par une lettre du P. Picard (n° 231) qui n'est pas datée non plus, mais se situe entre ses lettres du 30 mai et du 10 juin. Mère M.-Eugénie répondit au P. d'Alzon le 8 juin.
2. Le P. Picard marquait son désaccord avec une clause de l'acte de vente que défendaient les Pères Laurent et Brun. Mère M.-Eugénie répondra au P. d'Alzon que les conditions dont s'effrayait le P. Picard ne lui semblaient pas désavantageuses et que la situation n'exigeait pas son arrivée par le premier convoi.
3. Parmi ces "déraisons", il faut sans doute ranger les lettres des Pères Tissot et Laurent qui, les perspectives de vente se précisant, ne voyaient plus d'urgence à fermer le collège de Clichy. "Est-ce en ce moment, écrivait le P. Tissot, qu'il faut renoncer à l'oeuvre qui jusqu'ici a été l'unique apanage de notre petite congrégation?", tandis que le P. Laurent préconisait une année de persévérance comme "un moyen terme des plus sages et des plus honorables" (1er juin). Le P. Laurent reviendra encore à la charge. Ainsi le 16 juin: "... je n'abandonnerai la barque que lorsque je n'aurai plus ni bras ni dents. Je l'avais remise à flots et voilà qu'il est question encore une fois de la couler à fond. Soit, mais je serai le dernier à l'abandonner. [...] Avez-vous jamais vu de capitaines qui aient planté leur vaisseau parce qu'ils voient la possibilité d'une tempête? (le P. d'Alzon avait invoqué les menaces qui pesaient sur les établissements congréganistes). Non, par ma barbe, Clichy ne mourra pas..." Il tient cependant à rassurer le P. d'Alzon: il ne refusera pas une bonne vente si elle se présente. "Après tout, conclut-il, c'est le Collège que je veux. Qu'il soit là ou ailleurs, peu m'importe."
2. Le P. Picard marquait son désaccord avec une clause de l'acte de vente que défendaient les Pères Laurent et Brun. Mère M.-Eugénie répondra au P. d'Alzon que les conditions dont s'effrayait le P. Picard ne lui semblaient pas désavantageuses et que la situation n'exigeait pas son arrivée par le premier convoi.
3. Parmi ces "déraisons", il faut sans doute ranger les lettres des Pères Tissot et Laurent qui, les perspectives de vente se précisant, ne voyaient plus d'urgence à fermer le collège de Clichy. "Est-ce en ce moment, écrivait le P. Tissot, qu'il faut renoncer à l'oeuvre qui jusqu'ici a été l'unique apanage de notre petite congrégation?", tandis que le P. Laurent préconisait une année de persévérance comme "un moyen terme des plus sages et des plus honorables" (1er juin). Le P. Laurent reviendra encore à la charge. Ainsi le 16 juin: "... je n'abandonnerai la barque que lorsque je n'aurai plus ni bras ni dents. Je l'avais remise à flots et voilà qu'il est question encore une fois de la couler à fond. Soit, mais je serai le dernier à l'abandonner. [...] Avez-vous jamais vu de capitaines qui aient planté leur vaisseau parce qu'ils voient la possibilité d'une tempête? (le P. d'Alzon avait invoqué les menaces qui pesaient sur les établissements congréganistes). Non, par ma barbe, Clichy ne mourra pas..." Il tient cependant à rassurer le P. d'Alzon: il ne refusera pas une bonne vente si elle se présente. "Après tout, conclut-il, c'est le Collège que je veux. Qu'il soit là ou ailleurs, peu m'importe."