DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.152

10 sep 1859 Lamalou MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

La lettre de Mgr du Mans est un mélange de bonté et de réserve: il faudrait écrire à l’archevêque. – Les invitations à faire pour la bénédiction de la chapelle. – Le crucifix de Mme Daguilhan. – Mgr Quinn veut du P. Tissot, mais il faut qu’il vienne à Nîmes. – Il en est à la 3e partie du *Directoire*.

Informations générales
  • DR03_152
  • 1302
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.152
  • Orig.ms. ACR, AD 1200; D'A., T.D. 22, n. 578, p. 232.
Informations détaillées
  • 1 CHAPELLE
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 DIRECTOIRE DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 ERECTION DE MAISON
    1 MISSION D'AUSTRALIE
    2 BRUN, HENRI
    2 CHALVET, SAINTE-HELENE SOEUR
    2 CUSSE, RENE
    2 DAGUILHAN, MADAME
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 MALBOSC, FRANCOISE-EUGENIE DE
    2 NANQUETTE, JEAN-JACQUES
    2 O'DONNELL, EDMOND
    2 PERNET, ETIENNE
    2 QUINN, JAMES
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 AUSTRALIE
    3 BRISBANE
    3 CLICHY-LA-GARENNE
    3 LAVAGNAC
    3 MANS, LE
    3 NIMES
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Lamalou, vers le 10 septembre 1859].
  • 10 sep 1859
  • Lamalou
La lettre

Ma chère fille,

La lettre de Monseigneur du Mans est pour moi un mélange de bonté et de réserve, peut-être de prudence, dont je ne me rends pas bien compte. Ce qu’il y a de plus simple, c’est d’écrire à l’archevêque(1).

Soeur Fr[ançoise]-Eug[énie] voudrait inviter à la bénédiction de la chapelle les supérieures de Saint-Maur, de Saint-Vincent de Paul et de Besançon. Cela me paraît un peu trop. Saint-Maur, encore passe. Voulez-vous lui faire donner votre avis? J’oublie toujours de vous reparler du crucifix que l’on a dû vous demander pour Mme Daguilhan(2). Mgr Quinn, bien averti, veut du P. Tissot(3); je le lui lâche, mais à condition de l’avoir quelque temps à Nîmes, ne fût-ce que pour maintenir le principe; puis peut-être sa seule vue entraînera-t-elle quelques jeunes gens à nous venir.

Adieu, ma fille. Je succombe aujourd’hui sous ma correspondance.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Le *Directoire* avance. J'en suis à la troisième partie. Je pars d'ici le 15 pour Lavagnac.1. Mère M.-Eugénie avait demandé à l'évêque du Mans qui était alors Mgr Nanquette, curé de Sedan au moment de l'installation des Religieuses de l'Assomption dans cette ville, son avis sur une éventuelle transplantation à Reims de la maison de Sedan. Le P. d'Alzon lui conseille d'écrire au cardinal Gousset, archevêque de Reims. Mère M.-Eugénie préférera aller le trouver.
2. Selon l'orthographe fournie par les lettres de Mère M.-Eugénie. Le P. d'Alzon écrit ce nom de multiples façons: ici *Daguillon*.
3. Le 3 septembre, le P. Tissot a écrit: "J'ai témoigné à Mgr Quinn mon désir de recevoir de vous mon obédience pour l'accompagner en Australie. Sa Grandeur a bien voulu m'accepter tel que je suis et désire que j'aille en Irlande pour mieux apprendre l'anglais".
En 1856, l'abbé Quinn, qui dirigeait en Irlande un établissement scolaire, avait fait un séjour de six mois au collège assomptionniste de Nîmes. En 1859, devenu évêque de Brisbane en Australie, il cherche du personnel pour son diocèse et nous le retrouvons à Paris. Il y rencontre le P. d'Alzon pendant le séjour que ce dernier y fit au mois d'août de cette année et cherche à obtenir de lui quelques religieux pour l'Australie.
Au cours de la retraite qu'il prêcha à Clichy, le P. d'Alzon dut entretenir ses religieux de ce projet et faire même à l'un ou à l'autre des propositions précises. Toujours est-il que, dès le 19 août, le P. Galabert écrit de Nîmes au P. d'Alzon: "Vous auriez promis à Mgr Quinn deux religieux de choeur et trois frères convers. Les PP. Cusse et Pernet seraient désignés". Le lendemain, le P. Saugrain parle d'un "débouché commode pour les intraitables" offert ainsi au P. d'Alzon. Laissons au P. Hippolyte la responsabilité de cette réflexion, mais il est un fait que le collège de Clichy battait de l'aile et que sa fermeture, dont on évoquait sans cesse la possibilité, pouvait rendre certains religieux disponibles pour une mission lointaine. Les missions étrangères, rappelons-le, figuraient parmi les oeuvres que les Constitutions de 1855 proposaient plus spécialement aux religieux pour étendre le règne de N.S.
Quelques jours après avoir reçu la lettre du P. Tissot, le P. d'Alzon en reçut une du P. Brun (du 8 septembre). Ce dernier déclare qu'il se sent plus de courage que pendant la retraite et serait prêt à partir pour Brisbane s'il savait que son grand-père ne serait pas abandonné, et il ajoute: "Si vous croyez que mon départ puisse contribuer à la gloire de Dieu et peut-être attirer ses bénédictions sur notre oeuvre, disposez de moi". Avec le P. Tissot, il suit d'ailleurs les leçons d'anglais du P. O'Donnell.