- DR03_120
- 1267
- DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.120
- Publiée par la *Revue Catholique du Languedoc*, 30 juillet 1859, p. 141; D'A., T.D. 40, n. 6, p. 16.
- 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 GUERRE
1 PAIX
1 POUVOIR TEMPOREL DU PAPE
1 SOUSCRIPTION
2 PIE IX
2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
3 FRANCE
3 MILANAIS
3 PIEMONT
3 ROMAGNES
3 VILLAFRANCA
3 ZURICH - Au clergé du diocèse de Nîmes
- CLERGE_ET_FIDELES
- Nîmes, le 16 juillet 1859(1).
- 16 jul 1859
- Nîmes
Monsieur le curé,
A une guerre glorieuse succède une paix glorieuse aussi par la modération du vainqueur, les principes qu’elle consacre, les alarmes qu’elle apaise, les sacrilèges espérances qu’elle confond(2). Plus tard, on vous demandera des prières d’actions de grâces pour un bienfait si promptement obtenu; aujourd’hui, nous venons vous indiquer un devoir de bienfaisance chrétienne à proposer à vos paroissiens.
Quelque rapide qu’ait été la lutte, elle n’en a pas moins fait de nombreuses victimes: les unes ont succombé, les autres sont étendues sur un lit de douleur. Les familles privées d’un de leurs membres, les blessés réduits à l’inaction réclament des secours que la France doit être fière de leur offrir. Une souscription nationale a été ouverte à cet effet, et nous venons, Monsieur le curé, vous prier de faire appel au patriotisme autant qu’à la charité de votre troupeau. Vous recueillerez tous les dons en argent ou en nature qu’on voudrait bien vous confier et vous les verserez, soit entre les mains du maire de votre commune, soit entre les mains du maire de votre canton, nommé président du Comité particulier pour recevoir cette sorte de secours. Vous leur en demanderez le récépissé et vous voudrez bien adresser à l’évêché la note des objets ou des sommes que vous aurez recueillis.
Veuillez agréer, etc.
E.D'ALZON, vicaire général.2. Les Préliminaires de Villafranca (12 juillet), qui seront confirmés par le traité de Zurich le 11 novembre suivant, faisaient du Pape le président d'une confédération italienne. A première vue les partisans du pouvoir temporel avaient tout lieu de se réjouir et leurs premières réactions - dont celle du P. d'Alzon est un bon exemple - témoignèrent de leur satisfaction. Cependant, même s'ils recevaient le Milanais, les Piémontais s'estimaient trahis par la France et étaient bien décidés à n'en pas rester là. De son côté, le Pape refusait toute concession à propos des Romagnes où un gouvernement révolutionnaire soutenu par le Piémont s'était installé. Les inquiétudes des catholiques français ne tardèrent donc pas à se réveiller, et bientôt se développa un mouvement d'opposition à la politique italienne de l'empereur où se signalèrent notamment Mgr Plantier et le P. d'Alzon.