DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.24

24 jan 1859 Nîmes ESCURES Comtesse

Il l’informe de son séjour à Paris. – Il poursuit son travail pour sa Congrégation. – Nouvelles de la famille Baragnon. – Direction spirituelle.

Informations générales
  • DR03_024
  • 1186
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.24
  • Orig.ms. ACR, AN 82; D'A., T.D. 38, n. 82, p. 221.
Informations détaillées
  • 1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 PARESSE
    2 BARAGNON, MADAME AMEDEE
    2 BARAGNON, MADEMOISELLE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BARAGNON, PIERRE
    2 DES PILLIERS, PIERRE
    3 ACEY
    3 CONSTANTINOPLE
    3 MANS LE
  • A Madame la comtesse d'Escures
  • ESCURES Comtesse
  • Nîmes, le 24 janvier 1859.
  • 24 jan 1859
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
  • *Madame*
    *Madame la ctesse d'Escures*
    *Château du Gué-Robert, par Tigy*
    *Loiret*
La lettre

Ma chère fille,

En effet, notre correspondance languit, mais il me semble que ce n’est pas précisément ma faute. Je vous assure que je pense bien souvent à vous, et que je serais bien heureux que, dans quelque temps, nous puissions nous voir. Je serai à Paris, à partir du 7 février, pendant un mois. N’y viendrez-vous pas?

Tandis que le P. des Pilliers quête pour son abbaye d’Assé(1), je poursuis assez doucement ma petite oeuvre(2), et je me demande quand Dieu m’enverra quelques bons sujets. Je crois que cela vient pourtant, mais il nous en faudrait un beaucoup plus grand nombre.

Je viens de dire tout à l’heure la messe pour Pierre Baragnon(3); sa mère et sa soeur y sont venues. Ces dames vous sont toujours très profondément dévouées.

Je ne vois pas sans peine que ma chère fille se laisse aller à une certaine paresse qui la rouillera, plus tard, presque complètement. Tout finira par y succomber, et si votre tempérament n’en est pas cause, laissez-moi vous dire que je ne puis vois cette disposition sans un véritable effroi.

Adieu, bien chère enfant. Croyez bien que je suis toujours le même, mais pourquoi ne me fournissez-vous pas l’occasion de vous le dire un peu plus souvent?

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Il faut lire *Acey*, ancienne abbaye cistercienne du Jura. Les bénédictins de Solesmes y avaient établi un prieuré. Dom Pierre Des Pilliers (1821-1890) en était le supérieur et le propriétaire légal. Mais Dom Guéranger en retira ses moines et Despilliers (ou Dépillier) rompit avec l'ordre et même avec l'Eglise qui, en 1864, le frappa d'interdit (art. Dépillier dans DBF et Acey dans DHGE). L'édition (t.III, p.25) situait *Assé* dans le diocèse du Mans. - Correction et précisions dues à J.P. Périer-Muzet, ajoutées en novembre 2000.
2. Sa Congrégation de l'Assomption.
3. Pierre Baragnon, cousin de Numa Baragnon (ancien élève de l'Assomption), alors premier secrétaire de l'ambassade ottomane à Paris, se rendra par la suite à Constantinople où il deviendra le directeur en chef du *Journal de Constantinople*, feuille officielle qui reflétait la pensée du grand vizir et du ministre turc des Affaires étrangères.