Pâques : la résurrection qui ouvre un jour radicalement nouveau
Je ne me lasse jamais de lire et entendre les récits de la Résurrection que la liturgie nous offre au fil de l’octave pascale –huit jours de grâce où c’est Pâques tous les jours ! Et qu’y vois-je ? Hormis Marie-Madeleine, l’apôtre des Apôtres (Jn 20), les témoins de la Résurrection ne sont jamais seuls quand Jésus se manifeste à eux après sa mort, les surprend et aussitôt les envoie l’annoncer. Ils sont deux à Emmaüs (Lc 24), sept au bord du lac ou douze au Cénacle (Jn 20 et 21), voire « plus de 500 », dira Paul (1 Co 15, 6). Cette expérience partagée d’une rencontre personnelle avec le Vivant les fait frères à jamais.
Pour qui a vocation à suivre Jésus, d’une façon ou d’une autre, la vie a désormais le goût du pain rompu à la table offerte d’une auberge eucharistique, du poisson dont le partage nous attend sur les rivages de nos errances. Alors, écrit Frédéric Boyer, « ils comprennent la joie d’être ensemble, et que l’amitié ne meurt pas » (Jésus. L’histoire d’une parole, p. 262). Cette leçon pascale n’est pas triste ! La joie du Ressuscité est même la plus pure qui soit donnée. La mort est de vivre sur soi et pour soi. Et voici la vie qui, désormais, re-surgit pour se recevoir d’un Autre et, par là, de ma rencontre avec l’autre quel qu’il soit.
Vivre en frères et sœurs – à l’Assomption comme ailleurs -, n’est dès lors rien d’autre qu’être témoins solidaires de cette Pâque joyeuse, envoyés que nous sommes pour dire à la face du monde le Royaume comme cette fraternité même, toujours neuve, à la saveur d’éternité. Prendre soin les uns des autres, c’est partager sans cesse, et mutuellement, cette incessante nouveauté.
Père Michel Kubler, assomptionniste / Maison généralice (Rome)
Une parole pour aujourd’hui
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris
que, selon l’Écriture,
il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Jn 20,1-9