Au moment où les ébranlements de l’Italie portent les catholiques à jeter les yeux vers le Souverain Pontife, et où ils peuvent craindre, malgré les plus sincères intentions, que les événements ne soient plus forts encore que les hommes, le livre du cardinal Wiseman (1) offre un intérêt tout particulier. Les mille détails où se complaît l’auteur donnent à ses récits un charme qu’augmente la jouissance de saisir ce que l’histoire ne dit pas toujours, de surprendre, loin de tout apprêt, la vie de ces hommes qu’une certaine majesté semble devoir sans cesse entourer; de comprendre pourquoi les vicissitudes humaines, aux moments les plus solennels, les laissent impassibles; et pourquoi, comme Jésus sur la barque de Tibériade, ils peuvent dormir sans crainte sur le vaisseau de l’Eglise, au sein des tempêtes qui, depuis dix-huit siècles, ont fait sombrer tant d’hérésies et tant d’empires.
Revue Catholique du Languedoc, mai 1859, p. 29.
(1) Souvenirs du cardinal Wiseman sur les quatre derniers papes.