Les apôtres ont passé dix jours dans le Cénacle, en compagnie de la Ste Vierge et des saintes femmes qui faisaient cortège à la mère du Sauveur. Tout à coup un grand bruit venant du ciel se fait entendre, un vent violent retentit, des langues diverses des peuples réunis à Jérusalem pour la Pâque (1). Un étonnement universel éclate. La prédication évangélique commence par la bouche de Pierre, l’Eglise est fondée. Sans pénétrer ce grand mystère, étudions quelques points principaux de ce qui se passe en ce grand jour.
Le S. Esprit sanctifie les apôtres: ce sont des hommes nouveaux. La sainteté avait eu ses disciples sous la loi ancienne et l’on en avait eu d’admirables modèles. Quels types qu’Abraham, Moïse, Elie et tant d’autres, mais pourtant il y avait à rendre en quelque sorte plus populaire le nouveau commandement, mandatum novum, qui avait caractérisé la loi nouvelle. L’homme de l’ancienne loi attendait le Messie, l’homme de la loi nouvelle attend le ciel dont le Messie lui a ouvert les portes. La pratique des vertus prend quelque chose, pour l’ensemble des enfants de Dieu, de plus intime, de plus doux, de plus intelligent, de plus énergique à la fois. Les préceptes du Sauveur ne sauraient être perdus et les apôtres vont nous les montrer en action dans tous les détails de leur vie. La sainteté des apôtres est la semence de la sainteté de l’Eglise entière. Le S. Esprit s’est emparé d’eux et leurs vertus vont fomenter les cœurs des nouveaux baptisés à qui sera communiqué l’esprit de Dieu.
Le Pèlerin, le 8 juin 1878, p. 370.
(1) Récit de la Pentecôte dans Ac 2, 1-36.