Il ne peut être question pour nous d’entrer dans le débat qui oppose les partisans et les adversaires de ce que les aficionados appellent de nos jours non pas un sport mais un art. Il va sans dire que le P. d’Alzon à Nîmes n’a pu ignorer leur existence, pas plus que celle du jeu de boules d’ailleurs. Mgr Plantier écrivit un célèbre mandement en son temps contre le rétablissement de la corrida. Nous nous bornons à rappeler ici le témoignage irréfutable de la correspondance du P. d’Alzon sur ce sujet, à trois reprises: ĞNous conservons dans certains endroits l’usage des combats ou des courses de taureaux. Dans un village nommé Marsillargues, où la population est protestante, eut lieu une de ces luttes, il y a quelques dimanchesğ (Lettres, t. A, p. 145, 19 octobre 1830). Le 13 mai 1863, il écrivait de même au P. Vincent de Paul Bailly: ĞDimanche, il y avait grand spectacle aux Arènes; on a tué sept taureaux, qui fuyaient les coups et avaient envie de vivre. A la boucherie, on n’eût pas fait mieux ğ (Lettres, t. IV, p. 294). Et encore le 3 septembre 1866, il signalait comme faits divers au P. Picard: ĞNîmes est attristé par trois catastrophes. L’avant-dernière nuit, quatre employés du chemin de fer ont été tués sur la route de Beaucaire. Hier un toréador tué par un taureau est resté sur le coup. Aujourd’hui un détenu de la maison centrale a tué un gardien, un de ses camarades et s’est coupé la gorge. Adieu, très cher, ne faites pas des choses comme cela ğ (Lettres, t. VI, p. 141). Les réactions du P. d’Alzon ne laissent pas de doute sur ses sentiments.
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(1) Nîmes organise toujours courses de taureaux et corrida, notamment lors de la feria de Pentecôte. Personne n’ignore qu’un successeur de Mgr Plantier, Mgr Jean Cadilhac, fut un grand amateur et connaisseur de ce genre de spectacles.