Prions bien et vous verrez que Dieu nous traitera avec sa grandissime bonté. Mulier cum parit, tristitiam habet (1). Oh! pourquoi ne me suis-je pas occupé des alumnats tout d’abord? Pourquoi? Mais le bon Dieu ne m’en avait pas donné l’idée. Alors donc l’heure n’était pas venue. Lorsque saint Dominique eut formé le noyau de son Ordre, il en dispersa les membres, les envoyant un à un. Le nombre importe peu, c’est la vaillance. Or la vaillance du religieux, c’est la sainteté. Usez du P. Laurent; pesez non par les reproches, mais par l’entrain communicatif sur Fr. Edmond et sur Fr. Thomas; puis faites énormément prier. Je suis très convaincu que la prière acharnée nous donnera des biens spirituels immenses. Voyez saint Bernard. Il veut se faire religieux, ses parents tentent de l’en détourner. C’est lui qui les entraîne, et, avec trente jeunes gens, il va frapper à la porte de Cîteaux. Ayez l’entraînement de saint Bernard et trente religieux vont surgir de terre (2).
Lettre au P. Emmanuel Bailly Lettres, t. XI, p. 213).
(1) Jn 16, 21: ĞLa femme lorsqu’elle enfante éprouve de la tristesseğ.
(2) Le P. d’Alzon éprouvait une grande dévotion à l’égard du fondateur de Clairvaux, chantre de la Vierge. Il aimait rappeler que le jour de la fête du saint lui faisait impression, ayant subi en 1830 une espèce de conversion le jour de la saint Bernard, et depuis j’en reçois chaque année comme le contre-coup’ (Lettres, t. I, p. 68-69).