Ne pouvant pas tout faire par vous-mêmes, vous devez faire faire, et veiller à ce qu’on fasse bien, de sorte que, personnellement, vous n’êtes chargés de rien tant que de votre Communauté. Voilà le sujet capital de votre jugement. Vous vous damnez si, votre Communauté tombant en décadence, les âmes de vos religieux se perdent. Elles ne se perdront alors que par votre faute. Vous devez vivre au milieu d’elles comme Jésus-Christ au milieu de ses apôtres. Pour votre consolation, les douze apôtres comptaient parmi eux un Judas, mais quel amour Jésus-Christ n’avait-il pas pour Judas lui-même! Bonus pastor animam suam dat pro ovibus suis (1). Avez-vous cette préoccupation tendre, amoureuse, persévérante qui, comme Jacob sur les troupeaux de Laban, veille la nuit et le jour? De ces âmes vous êtes immédiatement chargés par l’obéissance, et non pas des autres. Qu’importe que vous sauviez beaucoup de celles-ci, si les occupations étrangères vous ont empêché de veiller convenablement sur celles-là?
Neuvième Circulaire, d’après Ecrits Spirituels, p. 272-273.
(1) Le Bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis. Jn 10, 11.