La Présentation de la Sainte Vierge n’est pas un article de foi; c’est une pieuse croyance pleine d’enseignements. Je veux examiner aujourd’hui quelques-unes des vertus que l’Eglise, empruntant les paroles de saint Ambroise, admire plus particulièrement en Marie. Je laisse de côté tout ce que l’archevêque de Milan dit de ses étonnantes mortifications, de ses jeûnes, de ses veilles prolongées, de ses prières. Je m’arrêterai à trois points de vue à l’aise qu’il me suggère, et que je veux contempler avec vous. Secretum verecundiae, vexillum fidei, devotionis obsequium, le secret de sa pudeur, l’étendard de sa foi, l’obéissance dans son dévouement (2). Ce fut une des révolutions opérées par le christianisme. Il y eut un moment où, chez les païens, les femmes étaient ou impudiques ou esclaves. Mais cette chaste réserve de la Vierge était entièrement inconnue. Qu’avaient en effet, à cacher ces femmes, quand la terreur du maître ne les retenait pas? Et remarquons qu’aujourd’hui où les mœurs chrétiennes s’en vont, l’absence de réserve se fait sentir; les femmes, trop souvent, n’ont plus de retenue. Cela se voit, cela se sent à chaque moment de la vie. Heureuse l’âme qui se respecte et qui sait imiter Marie dans sa réserve!
Instructions aux Tertiaires, Paris, B.P., 1930, p. 22.
(1) Le P. d’Alzon est décédé à Nîmes, le 21 novembre 1880, le jour de cette fête de la Vierge, à peu près à l’heure de l’Angelus de midi.
(2) Ambrosii, De Virginibus, t. II, post initium.