Pour la fondation d’Universités catholiques.

En attendant que l’arbre, à la racine duquel la hache, je l’espère, a été mise, soit renversé par le poids même de ses branches et de ses fruits d’iniquité, n’est-ce pas toujours pour les catholiques un rigoureux devoir de préparer, à côté de l’Université officielle, des Universités libres, où leur foi sera non seulement respectée, mais formera la vie même de tous les enseignements qui lui emprunteront sa sève en même temps qu’ils en seront le couronnement? Pour agir ainsi, les catholiques peuvent invoquer deux droits. Le droit même usurpé par l’Etat, le droit d’enseigner que tout le monde possède en vertu des principes de 89. Là où règne la liberté de la presse, là aussi doit régner la liberté d’enseignement. Le monopole de l’enseignement supérieur en est la plus flagrante contradiction. Ou rétablissez la censure et faites payer par tous les citoyens le Journal Officiel, ou faites enfin cesser ce scandale de l’enseignement par l’Etat. Mais pour nous catholiques, cet argument n’a de valeur que contre les adversaires en face de qui nous nous trouvons. Nous avons quelque chose de plus, le sentiment de notre droit absolu non seulement de ne pas être enseignés à la façon universitaire, mais de l’être à la façon de l’Eglise de Dieu, avec l’autorité que cette Eglise a reçue de son fondateur.

Discours de distribution des prix, 1871, d’après T.D. t. 1-5, p. 274-275.

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