Votre petit mot, si court qu’il soit, ma chère enfant, m’a causé une grande joie. J’ai à vous dire bien des choses, et vous les écrire à votre retour de Lourdes me paraît excellent. Notre-Seigneur vous désire tous les jours plus à lui. Il y a des choses très délicates dans votre âme, où il veut entièrement pénétrer. Il faut lui ouvrir à deux battants, et, quand vous lui aurez ouvert, il faut lui ouvrir encore, parce que ce divin Maître est insatiable de votre amour et des sacrifices intimes, par lesquels vous devez le lui témoigner. Si vous me demandiez la devise de votre vie désormais, je la résumerais en deux mots, pureté et amour. Pureté, parce que Notre-Seigneur aime par dessus tout les lys, c’est-à-dire les âmes éblouissantes d’innocence, et vous pouvez, vous devez devenir par de très grands efforts une de ces âmes virginales, dont tout le souci est de s’épanouir dans la lumière de Dieu. L’amour! Ou je me trompe bien, ou il y a au fond de votre âme une puissance d’aimer, dont vous ne vous doutez pas et qui vous empêchera de trouver la joie et le repos dans une créature. Vous avez beau dire, c’est Dieu infini qu’il vous faut. Tout le reste n’atteint pas seulement la pointe de vos pieds.
Lettre à Angélina Chaudordy (Lettres, t. X, p. 84).
Valentine Chaudordy est une dirigée spirituelle du P. d’Alzon. Elle appartenait à une famille de la bourgeoisie de Nîmes et avait deux sœurs également bien connues du P. d’Alzon, Angélina et Noémi.